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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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8 mai 2018

Une semaine de vacances - Christine Angot

Une semaine de V acancesQuatrième de couverture :

Christine Angot a écrit ce court roman comme on prend une photo, sans respirer, sans prendre le temps de souffler. En cherchant la précision, en captant l'instant et le mouvement.

Ce n'est pas  nous lecteurs de vouloir en connaître l'élément déclencheur, peu importe de le savoir. on s'aperçoit vite en le lisant que le texte possède en lui le pouvoir d'agir avec violence. Il suscite des sentiments dont l'angoisse ne peut être évacuée.

Il provoque le saisissement par lequel on reconnaît un des pouvoirs de la littérature : donner aux mots toute leur puissance explication et figurative, plutôt que s'en servir pour recouvrir et voiler.

C'est comme si l'écrivain levait ce voile, non pas pour nous faire peur, mais pour que l'on voie et comprenne.

 

Editions : J'ai Lu - ISBN : 978 2 290 07058 1 - poche 94 pages - Prix : 6 €

 

Mon avis : Volodia

Que penser et surtout quoi dire de ce livre, si la critique est aisée l'art est difficile.

Je ne connaissais le nom de Christine Angot que par les scandales qui s'y attachent. En lisant son livre, je ne suis dit que je me ferais ma propre idée. Pour ce faire, je n'ai lu, auparavant,  aucune critique s'y rapportant.

Choc dès les premières pages. J'ai eu envie de tout abandonner. Ce livre est à mon sens, abject, dans son contenu, son idée, voyeur, ordurier, obscène, cru au-delà de tout ce que l'on peut imaginer. Pervers dans ses descriptions de scènes pseudo érotiques que je qualifie, moi, de pornographiques.

L'histoire se déroule comme l'indique le titre du livre, sur une semaine et met en scène un homme d'un âge que l'on peut penser avancé, que l'auteure s'efforce de nous décrire, élégant, cultivé, faisant des galipettes avec une gamine ayant l'âge de lire des romans d'aventures, mais suffisamment pubère pour le mettre constamment en rut.

Et là, c'est une débauche de scène pornographiques (dont je me refuse d'en faire la moindre citation) d'un type qui trouve toutes les justifications possibles imaginables pour assouvir et expliquer sa perversité.

La gamine quant à elle, subit mais semble-t-il avec une certaine complaisance ses assauts. Il y a bien quelques cris, pleurs, sanglots, quelques hoquets, vites réprimés. Elle se soumet à tous ses désirs ne dit rien espérant par delà ces actes qu'il l'aime réellement d'amour.

Leurs sorties se résument à des ballades en voitures pour visiter quelques sites et restaurants indiqués dans un guide touristique et qu'il a pris soin de noter. Mais là encore, ses sorties sont l'occasion pour ce Don Juan de pacotille d'assouvir sa soif inextinguible de sexe. Il en ressort que nous avons droit à une description détaillée des menus commandés et quelques leçons de comparaison entre la langue française et la langue allemande qu'il trouve plus précise, ainsi qu'à d'humiliantes leçons de diction qu'il fait à la jeune personne. Sans compter  les "gâteries" après repas procurées à couvert des portières de voiture par notre jouvencelle.

Bien qu'ayant eu envie devant tant d'horreurs de refermer ce livre, je m'y suis tenu jusqu'à l'écoeurement, le dégoût transposé du livre à l'auteure et ce jusque la fin. J'ai essayé de comprendre ce que les journalistes et les hautes sphères de la littérature (éditeurs) pouvaient trouver de si "extraordinaire" à la Angot ?

J'ai essayé de lire son livre, non plus en tant que public, mais en tant qu'écrivain (oui je sais ce n'était pas gagné) et je dois avouer qu'elle a en quelque sorte atteint son objectif.

Son livre ne laisse pas indifférent. Qu'on le déteste ou qu'on l'aime, Christine Angot a atteint son but, émouvoir tant ses lecteurs que le monde des livres. Par sa plume qui se veut incisive, précise, directe.  Par cette histoire, choquante et ses descriptions nauséabondes.

Pour ma part, j'ai trouvé son livre, ennuyeux, plat, l'histoire inintéressante, voire choquante, débauches de scènes pornographiques. On se demande comment une femme peut écrire pareilles horreurs en matière de sexe. Toujours est-il qu'elle n'a plus rien à apprendre et qu'elle pourrait en remontrer à quelques péripatéticiennes. Dans la foulée je m'étais procuré un autre livre de cette auteure, mais je ne suis pas sur d'avoir le courage de le lire, le présent livre m'ayant laissé un goût saumâtre dans la bouche.

(heureusement que je n'ai investi que dans le poche).

 

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7 avril 2018

Le Marché des Amants - Christine Angot

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Quatrième de couverture :

Un homme, noir, et une femme, blanche, tombent amoureux l'un de l'autre. Les sentiments ont la force de l'évidence, mais aussi celle du défi ; ils incarnent deux mondes qui ne se connaissent pas, ne se comprennent pas. La bourgeoisie environnante se moque de leur amour, le refuse, le nie.

Et triomphera peut être...

Editions du Seuil, collection Points : ISBN  : 9 782757 814598 - Poche : 313 pages - Prix : 7,30 €

Mon avis : Volodia

Décidemment, Angot n'est pas ma tasse de thé. Cela fait le troisième livre que je m'efforce d'ingurgiter en essayant d'occulter toutes les critiques bonnes et/ou mauvaises lues sur ceux-ci et, ça ne passe pas.

Les livres d'Angot tourne en boucle sur l'inceste, ses histoires de culs, son égocentrisme et son hystérie qui vous ferait l'inviter à prendre un lexomil histoire qu'elle se détende un peu, et évite de nous abrutir les yeux avec ses écrits mal ficelés, énonçant des platitudes et surtout faisant étalage de ses préférences ? et/ou pratiques sexuelles qu'elle nous assène à longueur de livres. Après chacun ses goûts fussent-ils mauvais. Un homme décrirait les pratiques intimes de son couple on le traiterait de goujat ! Bien qu'elle soit une femme, je la qualifie, moi, de "non gentleman" !

Dans ce livre Christine Angot nous conte par le menu, sa relation avec Bruno Beausir Alias Doc Gynéco, mais également son attirance pour un certain marc, quarantenaire en couple qui malgré une déclaration enflammée au sortir d'un dîner, ne franchit toujours pas le cap de laisser sa compagne pour se mettre en couple avec elle. S'ensuivent des conversations téléphoniques surréalistes ou elle l'assomme de reproches puérils sortis de son esprit torturé, et lui se confond en excuses pour son inconsistance.

Son histoire avec le sieur Beausir n'est guère plus heureuse, celui-ci parallèlement à l'aventure qu'il vit avec elle, continu d'entretenir des relations avec son ex-compagne, mère de ses trois enfants et ne semble guère disposer, lui non plus, à tout laisser tomber pour elle sachant qu'il peut la "trousser" entre deux portes et/ou débarquer chez elle selon son bon vouloir.  

Le moins que l'on puisse dire est qu'en plus d'avoir la cuisse légère, la modestie n'étouffe pas, dame Angot, qui tient à nous signaler le fossé, que dis-je le Grand Canyon qui sépare le "milieu littéraire" qu'elle fréquente, avec celui de son amant métis antillais, sortant lui, d'une HLM de la Porte de la Chapelle. Chacune des deux parties se demandant comment  cela va finir, ce qui les attire l'un envers l'autre. En bref, elle s'ébaubie elle-même pseudo intellectuelle de gauche, de ce qui les rapproche et les lie l'un à l'autre, tout en s'interrogeant sur le qu'en-dira-t-on de ses relations d'écrivallonne blanche amoureuse d'un rappeur de couleur....!

Dans son livre, Angot fait passer Mr Beausir pour un inculte, alors qu'elle... Mais qui est-elle au juste : une fille illégitime élevée dans une HLM de province, violée (ou plutôt sodomisée) par son père, et qui se donne des airs d'intellectuelle effarouchée lorsqu'on la sort de sa zone de confort, entendez le quartier St Augustin ou elle réside et/ou le St Germain des Prés des m'as-tu-vu.

Bref, c'est le dernier livre que je lis de cette dame si on peut encore la considérer comme telle !

14 mars 2018

Une vie bouleversée - journal 1941-1943 : Etty Hillesum

Etty_hellisumDe1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal et y consigne ce que vont être les dernières expériences de sa vie. Le résultat : Un document extraordinaire, tant par l'incontestable qualité littéraire que par la foi qui en émane. Une foi indéfectible en l'homme alors qu'il accomplit ses plus noirs méfaits.

Car si les années de guerre voient l'extermination des juifs partout en Europe, elles sont bel et bien pour Etty Hillisum, des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note en 1942 : "En dépit de toutes les souffrances infligées et de toutes les injustices commises, je ne parviens pas à haïr les hommes", et, quelque temps plus tard : "J'ai déja subi mille morts dans mille camps de concentration. Tout m'est connu, aucune information nouvelle ne m'angoisse plus. D'une façon ou d'une autre, je sais déjà tout. Et pourtant je trouve cette vie belle et riche de sens. A chaque instant." Celle-ci donc, recherche et trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l'affirmation d'un altruisme absolu. Loin de se dérober au destin de masse qu'elle juge inéluctable, elle décide de l'assumer pleinement et d'employer ses talents à soulager les maux de ses compagnons de misère.

Partie du camp de transit de Westerbork le 7 septembre 1943, Etty Hellisum est morte à Auschwitz le 30 novembre de la même année.

Mon avis : Volodia

J'ai eu un peu peur en lisant ce livre de retomber dans une énième histoire personnelle sur la déportation. Ce n'est pas le cas. Bien sûr, ce livre relate ce qui se passe en Hollande pendant cette période trouble, mais pas uniquement.

On découvre à travers ce livre, une jeune femme qui bien qu'ayant un grand-père rabbin n'avait pas été élevée dans la religion. Sa foi devait se révéler plus tard. Jeune femme libérée et s'estimant "bonne amante", elle n'hésite pas à parler de ses désirs, de ses fantasmes érotiques et d'affirmer sa sentualité. Car malgré les humiliations infligées aux juifs et ce qui s'annonce en solution finale, elle refuse de renoncer à sa vie de femme, avec ses plaisirs de tous les jours. Elle s'oblige à tenir ce journal pour ne pas sombrer. Et c'est par solidarité qu'elle accepte de "partir" lorsqu'elle se rend compte que le prolétariat juif n'a pas la possibilité de rentrer dans la clandestinité.

8 mars 2018

La muse de Berlin - Michel Rachline

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Quatrième de couverture :

La vie extraordinaire d'Else Lasker-Schüler 1869 - 1945.

La génération des Expressionnistes allemands (1910-1923) fut masculine. Une seule femme parmi eux : Else Lasker-Schüler. Sans doute les Français connaissent-ils Gottfried Bennou le génial metteur en scène Max Reinhardt. Else Lasker-Schüler, elle, demeure à ce jour complètement ignorée dans notre pays. Pourtant, dans les manuels de littérature allemands, son nom figure à l'égal de Goethe et elle y est célébrée comme le plus grand poète lyrique de l'Allemagne.

Pauvre, solitaire, juive, Else Laskher-Schüler incarna la vie de bohème qui caractérise le Berlin artistique d la gande époque. Elle a mené une vie extraordinaire, de café en café, de pays en pays, à travers les ébouissants excès du génie et du charme ; car cette femme laide fut une grande amoureuse. A soixante-dix sept ans, elle séduisait encore un jeune homme...

Dans ce livre se projette sur l'écran des pages, la vie tourbillonnante de la ville expressionniste ; les nuits folles d'un Berlin où les chanteuses avaient nom Marlène Dietrich et les comédiennes Pola Néri ou Carola Neher ; où l'art universel prenait le visage de Kandinsky et de Klee ; où les écrivains se nommaient Alfred Döblin et Gottrfried Benn... Une époque vraiment magique dont les héros furent non seulement cette femme et ces hommes, mais encore une ville : Berlin.

Michel Rachline est né à Paris le 05.06.1933. Célèbre en 1972 avec le Bonheur nazi, il n'a cesé de publier depuis romans et essais, pamphlets et albums, créant ainsi une oeuvre d'esthète et d'analyse

Editions : Olivier Orban - ISBN : 9782855653518 - Broché : 223 pages

Mon avis : Volodia

Ce livre m'a beaucoup plu, car il m'a fait découvrir la vie d'une poétesse que je ne connaissais pas, dont on parle peu et dont la vie avait été en partie dévoilée lors d'une émission sur France Culture. Il m'a également fait m'intéresser à ces écrivains, artistes, au fait de leur art, adulés et qui du jour au lendemain, par le fait d'un changement de régime se retrouve mis au banc de la Société, non seulement leurs oeuvres, mais également eux, en qualité d'êtres humains

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18 janvier 2018

Entre frères de Sang - Ernst Haffner

Entre frères de sang

Quatrième de couverture :

Berlin 1930. L'Allemagne est en pleine dépression  économique et sociale. A la suite de la première guerre mondiale , des milliers de jeunes se sont retrouvés à la rue. Abandonnés, orphelins, fugueurs... Tous ont vécu la même injustice. Tous ont les mêmes ennemis : le froid, la faim, la police. La maladie souvent.

Ensemble cependant, ils sont plus forts. Ils sont frères de sang ; comme Jonny et sa bande, prêts à en découdre pour survivre dans ce Berlin dont ils ont fait leur territoire.

Erns Haffner nous plonge au coeur de la misère allemande  des années 1930 avec un réalisme troublant, presque visionnaire.

 

Editions : Presses de la Cité - ISBN : 978 2 258 10949 0 - Broché : 270 pages - Prix : 20 euros.

 

Mon avis : Volodia

Ce livre est un témoignage. Ce qui en fait tout sa valeur c'est qu'il a été écrit au moment même ou se passait ces évènements. Non seulement il explique les conséquences de la première guerre mondiale déclenchée par l'Allemagne, et ce qui en résultera à la défaite de celle-ci, à savoir entre autres, d'énormes dommages de guerre à rembourser aux pays vainqueurs, principale cause de la dépression économique.

Dans cette Allemagne où le Mark ne vaut plus rien, où le moindre bien de la vie courante se vend à des prix prohibitifs. Le gouvernement impuissant, tente de juguler le chômage et de remédier au désespoir de sa population. Pour protéger les jeunes jusqu'à leur majorité, soit 21 ans, sont créés des foyers qui en principe se doivent de les nourrir, leur fournir un éventuel avenir. 

Mais il n'en est rien. Dans ces écoles de la vie règnent  le mépris des dirigeants, la violence et, la faim, pour finir à la sortie de ceux-ci par une inscription au bureau de l'emploi sans espoir d'en trouver un. Pour y échapper, et trouver un semblant de liberté, beaucoup de ces jeunes s'enfuient. Pour survivre, sans papiers, encore mineurs, sans bagages tant intellectuels que professionnels, ils en sont réduits aux rapines, à la prostitution. Certains essayent de s'en sortir honnêtement, mais peu y réussissent.

L'Ordre Nouveau et sa politique qui se mettent en place, leurs offriront une nouvelle opportunité d'avenir, certains en profiteront et y adhèreront corps et âme en entrant dans la S.A.

Si j'ai aimé ce livre, je n'ai pas trouvé comme il est indiqué que ce soit un chef d'oeuvre. à moins que le fait d'avoir été réalisé "sur le vif', lui procure ce statut, car bien évidemment l'auteur ne pouvait s'imaginer ce qu'il adviendrait quelques années plus tard. Ce livre se lit plutôt comme un reportage.

Pour ma part, j'ai essayé de le lire comme si je ne connaissais pas les évènement des autres pays, mais malheureusement ma lecture a été parasitée par le recul et ma vision de cette époque ou les mêmes drames se produisaient. : Etats Unis, Famine organisée par Staline en Ukraine et en Russie, en Espagne, en Italie et plus tard en 1934, avec la crise Polonaise.

 

 

propos de l'Auteur :

Nous ne savons rien ou si peu de chose : Ernst Haffner a-t-il été Journaliste, Travailleur Social dans le Berlin des années 1930 ? Son livre "Entre Fères de Sang" a remporté un immense succès en 1932, avant d'être condamné par les nazis à être  brûlé publiquement lors des autodafés de livres. Réédité quatre vingts ans après, sa voix a toujours la même force.

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8 janvier 2018

Le Chant du Peuple Juif assassiné - Yitshok Katzenelson

le_chant_du__peuple_juif_assassin_Ecrit en Yiddish en 1943 dans le camp de Vittel et miraculeusement Sauvé, Le Chant du Peuple Juif Assassiné est un témoignage unique sur la barbarie nazie et le ghetto de Varsovie. C'est aussi et surtout un chef-d'oeuvre absolu qui interpellera à jamais les générations futures par sa beauté littéraire comme par sa bouleversante humanité.

"...Il s'agit pour le bourreau, avant même de tuer les corps, de tuer la pudeur, cette chose que seuls dans l'univers animal les hommes connaissent :

Dans la rue, il n'y a plus de honte,

A se coucher, enflé, bouffi et bientôt putréfié.

Légions nous sommes à mourrir ainsi ensemble,

A mourir en gros, en gros, en gros,

Le mourir, non pas la mort, mais le mourir, cet acte solitaire, sans partage possible, est amenéà s'exhiber en horribles anatomies que seule la poésie peut transcender :

J'ai enjambé des corps gelés,

Arbres terrassés

Les bras tendus

Dans une terreur muette

 

 Editions : Zulma - ISBN 9 782843 044083 - Broché 150 pages - Prix : 9,50 euros.

 

Mon avis : Volodia

Je connaissais bien évidemment Yitskhok Katzenelson, poête oh combien célèbre pour ses oeuvres et résistant du ghetto de Varsovie, mais jusqu'ici je n'avais pu lire son oeuvre celle-ci n'étant pas rééditée.

Ce recueil, est le reflet, mis en poêmes de ce qui se passa pendant cette période sombre mais également le récit d'une partie de la vie du poête.

 

imagesCA35Y6ZXYitskhok Katzenelson est né en 1886 en Biélorussie dans une famille de lettrés. Dès 1904, il publia ses poêmes à Varsovie, où parurent la plupart de ses oeuvres.

En 1910, il reprit l'école paternelle qu'il dirigea jusqu'en 1939. Entre-temps, il voyagera en Europe, en Palestine, et en Amérique.

Il vécut et lutta trois années dans le ghetto de Varsovie, bientôt anéanti par les nazis. Interné au camp pour "personnalités" de Vittel, il fut déporté en avril 1944 à Auschwitz où il fut gazé dès son arrivée.

7 janvier 2018

Qu'elle était belle cette utopie - Jacques Rossi

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Quatrième de couverture :

"Six heures du matin. Toutes les baraques vomissent des flots de détenus fatigués, gris, usés.  Résignés, ils se dirigent vers le portail. Là les attendent des hommes armés et des chiens., pour les escorter jusqu'aux chantiers. Tous ensemble, nous allons ajouter une nouvelle pierre au radieux édifices du Communisme.

Le XXème siècle a tenté de donner corps à l'utopie communiste.  Des dizaines de millions de personnes ont été victimes de cette expérience. Certains avaient cru en cette utopie de tout leur coeur.

Comme l'auteur de ce livre, un européen. Contrairement à tant d'autres, il a eu la chance de survivre et d'en réchapper. Il s'appelait Jacques Rossi. Il a réussi à faire paraître de son vivant deux ouvrages auxquels il a consacré ses dernières années : "Le manuel du goulag" et ces" instantanés" de la vie dans les prisons et les camps soviétiques.

Si ces  récits témoignent d'une curiosité insatiable et d'un sens de l'observation non dénué d'humour, ils illustrent aussi la leçon que Jacques Rossi a su tirer de la réalité à laquelle il a été confronté : on doit savoir garder les yeux ouverts, remettre en question les idéologies qui déterminent notre vision du monde et, s'il le faut, avoir le courage de renoncer à ses illusions.

Editions : Interférences - ISBN : 978 2 909589 34 3 - Broché : 196 pages - Prix : 15 euros.

 

Mon avis  : Volodia

Ce livre est un témoignage sur la réalité Communiste. Celui de la paranoïa de son dictateur en l’occurrence Staline, qui entraîne avec lui non seulement des civils complètement étrangers à ses délires, mais également les plus fidèles partisans du Communisme.

La marche forcée vers la collectivisation de tous les biens, qu’ils soient industriels, privés. La transformation d’intellectuels et de grands industriels en ouvriers et/ou paysans. La nationalisation de l’Asie Centrale, La famine organisée en Ukraine pour nourrir la Russie puis, la colonisation des Pays Baltes (l’Estonie, la Lituanie et de la Lettonie) en 1940.

Jacques Rossi est français d’origine. Sa mère s’est remariée avec un Polonais, et de fait il a passé sa jeunesse en Pologne. Très impliquée dans cette nouvelle Politique, il devient agent du Komintern. Suite à la répression de 1937, il se retrouve après un simulacre de procès condamné à 8 ans de travaux forcée puis, sans raison aucune, prolongé de 25 ans de goulag. Il y décrit les conditions particulièrement pénibles tant psychiquement que physiquement de ses années de détention et ce bien avant que l’Europe ne découvre les camps de concentration institués par le Régime Nazi pour anéantir les opposants, celui-ci se serait semble-t-il inspiré des goulags Stalinien pour créer ses camps d’internement.

Malgré le froid, la faim, le travail éprouvant et insoutenable par -50°, la promiscuité avec les droits communs qui font la loi, l’imbécilité criminel du système, il refuse la fatalité, de se « laisser briser ». Il observe avec et essaie de comprendre l’incompréhensible.

Je recommande particulièrement ce livre. Ce voyage intense au sein d’une utopie qui a fait mourir des millions de personnes, en éliminant son propre peuple le transformant tour à tour d’innocent en bourreau et vice versa, et qui malgré la faillite reconnue de son régime totalitaire, continue de propager ses idées par la manipulation et l’aliénation des masses

 

6 janvier 2018

Les gardiens des livres - Mikhaïl Ossorguine

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Moscou 1919, sur les décombres d'une Russie meurtrie par la guerre civile et la révolution, on brûle les livres pour se chauffer, on les troque contre de la farine et des harengs. 

A l'instigation  de Mikhaïl Ossorguine, journaliste et romancier, une poignée d'intellectuels va pourtant fonder une librairie qui deviendra légendaire.

Gardiens des livres passés et à venir, ils recueillent patiemment les débris des bibliothèques éparpillées ou pillées, ils diffusent, sous forme de manuscrits enluminés, les livres qui continuent à s'écrire, ils aident les poètes, écrivains et philosophes à survivre tant matériellement que moralement, en leur offrant, outre des secours concrets, un refuge contre le prosaïsme d'un quotidien misérable.

Deux plaquettes manuscrites d'Aleixeï Rémizov et de Marina Tsvétaïeva illustrent la curieuse histoire de ces libraires éditeurs racontée par un bibliophile.

Editions : Interférences - ISBN  : 978 2 909589 01 5 - Broché 114 pages - Prix : 21, 30 euros.

20 décembre 2017

Pinjar le Squelette - Amrita Pritam

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Quatrième de couverture :

1935, l’empire des Indes britanniques se prépare aux violents évènements de la partition qui secoueront le pays en 1947. Le gujarat, province située à l’Ouest, se verra coupé en deux, entre Pakistan et Inde, musulmans et hindous.

Le squelette est le roman d’une vie réinventée par Pouro au fil de ses rencontres avec des femmes comme elle, cruellement frappées par le destin. Ces femmes, à qui Pouro apporte aide et affection ont nom Kammo, la petite travailleuse, orpheline exploitée et maltraitée par sa tante. Taro, « étoile » brillante d’intelligence, d’instruction et de révolte, unie contre son gré par ses parents à un homme déjà marié : la « Folle » famélique, violée par des villageois, qui meurt en couches et dont Pouro et Rashida adoptent le bébé : Lajo enfin, la « Pudique », épouse du frère de Pouro et sœur de son ancien fiancé hindou Ram Chand, kidnappée pendant les exodes croisées de la partition et que Pouro et Rashida parviendront à arracher à son ravisseur et à faire rejoindre sa famille en Inde. 

 

Editions : KailasH – ISBN : 2 84268 037 5 – Broché 170 pages – Prix : 12 €

 

Mon ressenti : Indiangay

Amrita Pritam met en scène l’histoire de Pouro dont le nom signifie « La Plénitude »  issue d’une riche famille indhue du Penjab Occidental est enlevée, en 1930,  à la veille de ses noces par un muslim, en représailles d’une lointaine humiliation subie par ses ancêtres et perpétrée par des usuriers indhus.

Reniée par sa famille suite de cet évènement, Pouro, privée de tout ce qui faisait la chair de son existence :  son village, sa famille, son mariage tout proche, sa religion, son nom, se résigne à son mariage forcé avec Rashida, et sa conversion à l’Islam.

Sa grossesse qui ne lui inspirait que du dégoût puis, la naissance de son enfant et la bonté de son époux, qui malgré ce qu’il a fait est amoureux d’elle font que contre toute attente, elle s’attache à lui. Se résignant à son destin et poursuivant sa destinée inattendue Pouro devenue Hamida, n’aura de cesse d’aider toutes les femmes qui croiseront son chemin et ce, jusqu’en 1947 année de la partition de l’Inde.

Ce livre dégage une grande douceur et ce malgré les évènements tragiques qui nous sont relatés. Il évoque malheureusement le destin de bien des femmes de notre pays qui sont prises et utilisées comme de vulgaires marchandises, leur docilité apparente, mais aussi leurs révoltes intériorisées font d’elles des femmes fortes qui leur permet d’accepter avec fatalité le destin qui leur a été tracé.

Indhu moi-même je dois avouer avoir été  sensible au portrait dressé de Rashida qui transgresse tous les tabous, les clivages liés à la religion,  à son environnement, pour aider son épouse à accomplir les tâches qu’elle s’est fixée. 

Amrita

A propos de l'Auteur !

Amrita Pritam est née en  1919 à Gujaranwala, dans le Penjab aujourd’hui Pakistannais.

Ce roman est le premier d’Amrita Pritam qui en a écrit une trentaine et qui a obtenu en 1982 un prestigieux prix littéraire. Elle s’imposa non seulement par sa thématique hardie, mais aussi par sa singularité littéraire.

 

23 novembre 2017

Le bouquiniste Mendel - Stefan Zweig

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Quatrième de couverture :

Dans la Vienne du début du siècle, il n'est pas un bibliophile qui ne connaisse Jakob Mendel, catalogue vivant de l'ensemble du savoir imprimé. Monomaniaque à la mémoire prodigieuse, affreusement peu doué en affaires, il est affligé d'une boulimie bibliographique qui fait de lui un homme précieux.

Perpétuellement installé à la table d'un café du vieux Vienne dont il a fait son quartier général, il délivre ses expertises érudites à tous les amateurs ou spécialistes qui ont le bon sens de venir le consulter.

La Première Guerre mondiale va mettre sens dessus dessous l'univers de Mendel et le récipiter brutalement dans le monde des vivants, dont il n'a jamais rien appris.

 

Editions : Sillage - ISBN : 979 10 918996 04 7 - Broché : 60 pages - Prix : 6,50 euros. 

Mon avis : Volodia

Pour échapper à une averse, le narrateur se réfugie dans un café du Vieux Vienne, et là, il se souvient avoir déjà fréquenté cet endroit et y avoir fait la connaissance de Jakob Mendel.

Colporteur de son état, et Bouquiniste sans échoppe car trop pauvre pour acheter une patente, il faisait domicilier son courrier et donnait "consultation" là ou il avait pris ses quartiers, de 7h30 le matin jusque très tard le soir, au Café Gluck. Doué d'une mémoire prodigieuse, il passait ses journées attablé à une petite table carrée, près du téléphone, et il compulsait tous les livres et catalogues qui paraissaient au jour le jour. Il se faisait l'intermédiaire entre vendeurs et acquéreurs.

Cette lecture quotidienne avait fait de lui une véritable encyclopédie des ouvrages édités.  Peu doué pour les affaires, car l'argent ne tenait aucune place dans sa vie, il portait toujours la même veste élimée. Matin et soir il buvait une tasse de lait accompagné de deux petits pains et au déjeuner une légère collation apportée par le restaurant d'en face. Il ne jouait ni ne fumait. Ni les hommes, ni leurs passions ne l'intéressait.

Toutefois, cet isolement l'avait tenu éloigné des évènements extérieurs qui tourmentaient le monde.  Suite à un malentendu, où il est considéré comme espion à la solde des Russes, n'ayant jamais demandé la nationalité autrichienne, il est envoyé dans un camps d'apatrides sans ses précieux journaux, magazines et livres. Là il végètera deux ans totalement démuni tant matériellement qu'intellectuellement. Grâce à l'intervention d'un personnage haut placé qu'il a aidé autrefois, il sera libéré mais il ne subsistera rien de l'ancien Jakob Mendel. Son incarcération l'aura transformé en être apathique, sa mémoire se sera volatilisée au point qu'il ne reconnaîtra même pas ses anciens amis et qu'il oubliera peu de temps après avoir été formulé ce pourquoi on l'a sollicité.

Le Café Gluck ayant été vendu entre-temps, et transformé en endroit plus attrayant, le colporteur fait tache. Seule la dame pipi se souvient encore de lui et l'aide de temps à autres. Suite à un vol de petits pains, il est expulsé comme un malpropre du seul endroit qui le reliait encore à son passé et tombera dans une déchéance dont il ne se relèvera pas.

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, qui nous conte l'évolution d'un monde - ou tout va plus vite, ou on n'a plus le temps - et la disparition d'un autre, fait lui d'humanité. 

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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
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