Quatrième de couverture :
"Chez nous, dans la région de Kiev, il n'est pas de maison dans violons ! Vous voulez savoir combien il y a d'hommes dans une famille ? Regardez les murs et comptez les violons qui y sont accrochés ; tant de violons, tant d'hommes ! Tous jouent, le grand-père, le père, le fils... Il est regrettable pourtant que chaque génération joue ses propres airs sans s'inquiéter des autres... Or, si une mélodie vit, elle peut aussi mourir. Autrefois jeune et pleine d'entrain, peu à peu elle s'affaiblit, ses forces l'ont quittée, elle n'est plus... Puis soudain elle ressuscite..."
Et voici donc un des plus beaux et des plus célèbres contes de Peretz, l'histoire de la mélodie composée pour un mariage par un pauvre violoniste et qui au fil du temps, se métamorphose, passe les frontières survole les campagnes, les villes en aidant à mieux vivre tous ceux qui l'entendent
Voici l'histoire de ce coquin de Mendel qui rend visite à ce vieux grigou de Rez Ooza et sait très habilemnet lui soutirer une dot pour sa fille
Voici le chaleureux Rabbi de Biala qui refuse les prescriprtions trop sévères de la religion pour faire chanter et danser ses hassidim - le hassidim prônant qu'on prie d'abord avec son corps. Voici donc ces merveilleux contes hauts en couleur, plein d'émotions et d'humour enfin réédités.
Editions : bibliothèque étrangère MERCURE DE FRANCE - Broché 171 page - ISBN : 9782725 232205 - Prix : 17,50 euros
Mon avis : Volodia
Il peut être particulièrement ardu pour des personnes ne relevant pas de notre culture de comprendre et de nous suivre à l'intérieur de chaque shettle ,(villages juifs d'Europe de l'Est vivant en vase clos et en complète autarcie, non par choix mais bien souvent par obligation) ou toute la vie de chacun est rythmée par la Torah, le Talmud et/ou chaque geste et acte de la vie sont dictés par la religion Dans chacune des nouvelles de ce livre, qui peuvent être comprises de plusieurs façons, la meilleure reste celle qui nous rapproche de Dieu.
Je me souviens qu'enfant j'avais demandé à mon arrière grand-père pourquoi notre peuple jouait essentiellement du violon. Il m'a répondu "... En cas de progrom c'est ce qu'il y a de plus facile à emporter, et une des seules richesses qui nous soit laissée..."
A propos de l'auteur , (source wiképédia) :
Isaac Leib Peretz (né le 18 mai 1852 à Zamosc, mort le 3 avril 1915 à Varsovie, connu également en tant que Leybush Peretz יצחק־לייבוש פרץ et Izaak Lejb Perec (en polonais) mais surtout sous le nom de I.L. Peretz, était un écrivain et dramaturge de langue yiddish. Selon Payson R. Stevens, Charles M. Levine et Sol Steinmetz, il fait partie des trois auteurs classiques de la littérature yiddish, aux côtés de Cholem Aleichem et de Mendele Moich Sforim. Il joua, selon Sol Liptzin, un rôle pionnier dans l'émergence d'une littérature yiddish, donnant ses lettres de noblesse à une langue jusqu'alors décriée comme un vulgaire jargon, mais dont l'essor devait être confirmé par Cholem Aleichem. "Peretz suscita chez son électorat un profond désir d'émancipation, un désir de résistance..."
Il voyait le monde comme un ensemble de nations différentes, chacune ayant son identité propre, et il s'opposait à une culture universelle. Toujours selon Liptzin : "Chaque peuple était à ses yeux un peuple élu ; son rôle en tant qu'auteur juif était d'exprimer [...] des idéaux juifs ... bâtis sur une tradition et une histoire juives".
Contrairement aux autres Maskilim, il tenait en grande estime les Juifs Hassidiques pour leur mode de vie, tout en admettant que des concessions à la faiblesse humaine étaient nécessaires. Ses nouvelles "If Not Higher", "The Treasure", ou "Beside the Dying" symbolisent l'importance de privilégier les devoirs du coeur plutôt que les devoirs du corps.