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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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13 octobre 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie Otsuka

imagesCAUNVBBSQuatrième de couverture :

Ces Japonaises ont tout abandonné au  début du XXème siècle pour épouser aux Etats-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir.

Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent  pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.

 

Editions : 10/18 - ISBN : 978 2 264 060053 2 - Poche 142 pages - Prix : 6,60 euros

 

Mon avis : Indiangay

Ce livre est une véritable ode à toutes ces femmes inconnues, anonymes, à ces destins brisés par des illustions de vie meilleure.

L'auteure nous conte des faits qui se sont déroulés pendant une période de l'histoire, assez méconnue, je pense par certains d'entre-nous : l'immigration japonaise de la fin du 19ème au début du 20ème siècle aux Etats Unis. Pour donner plus de poids aux mots et à ces destins, elle ne choisit pas d'en écrire un, mais d'en évoquer l'ensemble, en employant un pronom personnel : nous, ce nous qui lui permet de s'inclure dans le vécu de son peuple.

Au travers ces destins de femme immigrées se dévoilent toutes les illusions et désillusions d'un voyage dont elles espéraient qu'il les mènerait vers une vie meilleure, retrouver des maris qui les avaient fait venir, et dont elles pensaient qu'ils avaient "réussi", qu'ils avaient une position social et qui leur promettaient tant de belles choses.

Hélas, la réalité fût toute autre. La désillusion commença dès l'arrivée à destination. Aucun n'avait la situation décrite. Ils n'étaient que de pauvres êtres piétinés, considérés malgré les années comme d'éternels étrangers. Ils attendaient tout de ces femmes qu'ils avaient "achetées". Elles, ces pauvres filles dont la plupart venaient de la campagne, étaient vierges et pour certaines encore enfant ont fait une croix sur leurs illusions, on tout supporté de leur époux et de la société pour ne pas être renvoyées au Japon, pour s'éviter ainsi qu'à leur famille la honte suprême d'être répudiées.

Dans ce fil de litanies, on sent le courage, la détermination de ces femmes à vouloir s'intégrer dans ce pays étranger, quitte pour cela à subir et accepter toutes les humiliations de leur condition, rejet, pauvreté, racisme, servilité jusqu'au mépris de leurs propres enfants, porteurs de tous les espoirs - dont celui d'être un jour propriétaire d'une terre, signe s'intégration et synonyme de petite aisance - . Ces enfants désirés ou non, souvent nombreux et négligés dans leur enfance au profit du travail envers les propriétaires terriens. Ces enfants objets de douleurs, nés et élevés dans cette Amérique ont pris le parti de couper les ponts avec une culture qui leur est devenue étrangère et de fait ont honte de leurs parents qui n'ont pu s'adapter à la "langue barbare", et n'ont pu trouver de place où être respectés dans cette société en pleine évolution.

Mais lorsque le Japon attaque Pearl Harbor, les générations se trouveront unies dans un même destin, une même incompréhension, un même désespoir. Considérés comme ennemis, potentiellement comme des espions, des familles entières seront déportées, tous âges confondus dans des camps d'internement dont on ne sait rien, et encore moins où ils se situent.

Le récit aurait pu continuer là, mais il s'est arrêté et je suis resté sur ma faim me demandant ce qu'il était advenu de ces personnes ???

 

 

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9 octobre 2013

Le petit monde de la rue Krochmalna - Isaac Bashevis Singer

cvt_Le-petit-monde-de-la-rue-Krochmalna_2010Quatrième de couverture :

"Ce soir-là, il plut et le cocher dut remonter la capote du droshky. Marx pris Tsirele dans ses bras et l'embrasse. Il la sentait trembler contre lui comme un petit oiseau. Le souffle court, elle le repoussa, le visage cramoisi. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas éprouvé un tel désir pour une femme, un désir clair et violent, comme dans sa jeunesse..."

C'est précisément pour retrouver sa jeunesse que Max Barabander, un ancien truand qui a fait fortune en Argentine, revient rue Krochmalna. Entre Tsirelé, la fille du rabbbin, Reyzl Kork, l'entremetteuse, Basha, la petite servante, Theresa la sorciere. Il hésite... Les ménagères, les étudiantes, les tailleurs, les boulangers, les voleurs, les enfants, le rabbin, tout le petit monde de la Varsovie juive d'autrefois revit ici à nouveau;

"ces hommes, ces femmes à l'existence banale, presque médiocre parfois, mais soudain illuminée du dedans par toutes les magies de l'esprit'. (Jean d'Ormesson).

 

Editions : Folio - ISBN : 978 2 07 038733 5 - Poche : 266 pages - Prix : 7,70 euros

 

Mon avis : Volodia

Isaac Bashevis Singer met un scène un homme, Max Barabander, qui n’est ni méchant, ni totalement incroyant. Né dans le quartier juif de Varsovie, il a fait fortune en Argentine par des moyens douteux. A la mort de son fils, et afin de se reconstruire son médecin lui recommande de voyager.

Ce qu’il fait, et, après avoir traversé divers pays dont l’Angleterre, la France, l’Autriche. Il revient en Pologne avec le but précis de se recueillir sur la tombe de ses parents qu’il a «oublié» depuis plus de 20 ans.

Ne parlant pas le Polonais (comme la plupart des juifs de l’époque) Il échoue dans le quartier juif de Varsovie, plus précisément là ou il été élevé et a fait ses premiers pas de « voyou » dans  la rue, miséreuse Krochmalna. Dans ce microcosme ou tout le monde se connaît, et peu enclin à la morale, Max Barabender entreprend de séduire simultanément : la fille du rabbin, la femme du chef de la pègre locale, Thérésa la «sorcière», et une jeune servante qu’il compte initier à la prostitution en Argentine.

Bien conscient de l’immoralité de ses actes et certain qu’en retour  il ne pourra échapper au châtiment divin, Max Barabander, ne peut s’empêcher de se mettre dans des situations impossibles, se précipitant, ainsi que ceux qu’il côtoie  dans l’abîme….

L’intérêt de ce livre n'en est pas tant l'histoire, qui à mon sens, n'est pas une des meilleures écrites par cet auteur, mais le fait qu’il fait revivre ce qu’on appelait le yiddisland avant la Shoah, un monde ou bien que vivant côte à côte les goys et les juifs appartenaient à deux mondes bien différents.

Un état dans l’état existait. Des Polonais détestant les juifs au motif qu’ils avaient «crucifié» le Christ. Les juifs ne parlant que le yiddish, avec leurs propres lois, leurs tzaddikkim (guides), leurs rabbins miraculeux,  et se méfiant des «gentils» prompts à organiser des pogroms.

Deux mondes s’affrontaient : le traditionnel avec des vieux craignant dieu et suivant ses préceptes à la lettre. Une jeunesse que tentait la modernité, lui faisant abandonner les traditions. Mais pour tous la pauvreté engendrant la misère avec leurs cortèges de maux, de désordre et de corruption. Tous ayant pour ennemi commun : le policier qu’il fallait soudoyer pour simplement subsister.

 

Digression :

Je ne partage pas l'avis de Monsieur d'Ormesson lorsqu'il qualifie la vie de ces habitants de "presque banale", médiocre parfois. Qui connait la vie des juifs de Pologne surtout à la fin du 19ème, début du 20ème siècle ne peut se permettre de la qualifier de banale. 

La rue Krochmalna comme la rue Nalewski étaient des rues miséreuses parmi les rues les plus pauvres du quartier juif. On y habitait et y travaillait dans les caves. Les enfants marchaient pieds nus et le pain lorsqu'il y en avait était ramolli à la fontaine. Ces deux rues furent englobées dans le ghetto et furent un point stratégique lors de son insurrection.

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