Le Quai Ouistreham - Florence Aubenas
En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s’inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu’elle est journaliste.
A Pôle-Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d’emploi, mais des «heures».
Editions : Points - ISBN : 9 782757 824443 - poche 238 pages - Prix : 6,50 €
Mon avis : Indiangay
J’ai bien aimé ce livre qui décrit la vie et donne la parole aux «invisibles» mais indispensables personnes de services de nettoyage. Celles et ceux qui n’existent pas, qu’on ne regarde pas, à qui surtout on ne parle pas, sauf si les confettis ou les agrafes sont mal ramassés, et/ou si le papier toilette vient à manquer dans le dérouleur.
Celles et ceux qu’on m’éprise sous prétexte qu’elles ou ils n’auraient pas fait d’études, qu’elles ou ils sont étrangers et donc doivent donc se montrer bien contents et reconnaissants d’échanger la misère de leur pays contre la précarité d’un pays d’accueil et, ou quoi qu’elles ou ils fassent elles/ils ne seront jamais considérés ou acceptés à part égale avec la population plus chanceuse dans la vie professionnelle.
Mon avis : Volodia
Ce livre est intéressant, comme l’a dit Indiangay, car il met en évidence toute une couche de la société peu considérée, corvéable à merci, mal payée mais indispensable à notre confort et ce, à tous les niveaux de la Société.
Alors, évidemment on peut toujours accuser l’auteure de vouloir faire un «scoop» avec un sujet sensible quand du jour au lendemain elle peut reprendre sa notoriété et son mode de vie privilégiée, à des lieux de ceux et de celles dont elle veut se faire le porte parole, mais les situations qu'elle décrit dans son livre sont réelles et elle le fait sans misérabilisme.
Aussi, et quoi que l’on puisse en penser, elle a eu le mérite de s’y intéresser, de prendre parti et nous faire prendre conscience de ce qui se passe dans un pays ou l’on a fait une institution de "la liberté, l'égalité et la fraternité". Après avoir lu son livre. Tout ce que j’espère c’est que nous apprendrons tous à regarder ces personnes non avec pitié, ni comme des meubles, des machines, mais tout simplement comme des être humains, qui ont leur dignité et qui effectuent un travail indispensable, pénible et ingrat pour notre bien être et notre satisfaction à tous.
A propos de l’auteur :
Florence Aubenas est journaliste. Elle a d’abord été grand reporter pour Libération, puis pour Le Nouvel Observateur. Elle est l’auteur de nombreux essais et enquêtes, dont la Méprise disponible au Points.