Quatrième de couverture :
Ecrivain et homme d'action, né en 1860 en Hongrie, Theodor Herzl est la figure emblématique du mouvement sioniste.
Journaliste, correspondant à Paris du prestigieux quotidien viennois Neue Freie Presse, Herzl assiste au procès du capitaine Dreyfus dans une époque marquée par la recrudescence de l'antisémitisme allemand et des pogroms en Russie.
Avec la publication en 1896 de l'Etat des Juifs, puis l'organisation du premier congrès sioniste à Bâle un an plus tard, Theodor Herzl lance le long processus qui aboutit en mai 1948 à la proclamation de l'Etat d'Israël.
Homme d'Etat sans Etat, il défend son projet dans toute l'Europe, à la recherche d'appuis politiques et financiers. Reçu par les plus hautes autorités de l'Empire Ottoman et par Guillaume I, il fait le siège des représentants influents de la communauté juive européenne.
Dans cette biographie minutieuse, après une longue enquête aux Centre des Archives Sionistes de Jérusalem, Serge-Allan Rozenblum retrace la vie passionnée de Herzl à travers une lecture jusque-là inédite de son abondante correspondance, de ses journaux, de ses notes, et des témoignages de ses contemporains.
Il révèle un personnage d'une grande culture, auteur de nombreuses pièces de théâtre, romancier, poète qui rêvait d'une "Palestine idéale reconquise sur les déserts et les rochers".
Herzl meurt épuisé, le 03 juillet 1904, après quelques années d'un engagement sans répit.
Mon avis : Volodia
Si l'on connait tous le nom de Theodor Herzl, on n'en connait pas pour autant sa vie et ses motivations. J'ai beaucoup appris de ce livre. Sur cet homme qui était pour son époque un utopiste et pour ce qui s'est passé par la suite... un visionnaire. Car combien était conscient de leur sort de juif , ceux d'Europe Centrale, mais combien l'avait oublié comme ceux d'Europe y compris de l'Est.
Les pogroms incessants en Galicie, en Lithuanie, en Pologne, en Ruthénie carpatique et en Russie faisaient qu'au lieu de se fondre dans la population, la plupart de ces juifs (pauvres très souvent) vivaient en complète autarcie, en marge du pays ou il résidait. Faisant un Etat dans l'Etat complètement hermétique au monde extérieur. D'un autre côté, même s'ils l'avaient voulu, et pour certains qui essayaient de "s'assimiler" on ne leur en laissait pas le temps, promulgation de lois restrictives en ce qui concernait le lieu de résidence (en Russie), les quotas d'acceptation des élèves en cours supérieurs (toujours en Russie et peut être ailleurs ?), leur nom aussi, rendait toute intégration impossible.
Pour les "goys", les juifs formaient une masse compacte, sale, indésirable, parlant un jargon incompréhensible et vivant la plupart du temps de la grande générosité du souverain en titre et de son peuple... Ils ne pouvaient être considéré comme un peuple puisque sans pays, sans patrie, n'obéissant qu'à une seule loi, celle de la torah et qu'à un seul livre le Talmud.
Par ailleurs, ils n'avaient pas non plus d'armée et que peut faire un peuple sans armée pour le défendre sinon subir ou fuir, (errer d'un pays à l'autre), les taxes imposées par leur condition ?
Il est important de se remettre dans le contexte de l'époque et de celui qui va suivre pour comprendre le pourquoi de l'Etat d'Israël. Si à l'époque les juifs avaient eu un pays y aurait il eu autant de pogroms ? y aurait-il eu des camps d'extermination ? où tous les pays européens savaient, mais où tous ont préféré fermer les yeux et les oreilles pour ne pas voir, ni surtout entendre les plaintes d'un peuple arrivé à bout d'humiliations et de souffrances.