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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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Nous avons aimé

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29 juillet 2014

Nestor rend les armes - Clara Dupont-Monod

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Quatrième de couverture :

Nestor est argentin. Arrivé en France pendant la dictature, il y a retrouvé Mélina, une compatriote qu’il a épousée. La vie était douce avec elle, jusqu’au  drame qui les a séparés.

Depuis, solitaire, épuisé par la vie, en colère, Nestor s’est laissé enfermer dans la rassurante forteresse de sa propre chair et est devenu obèse. 

Alice, médecin dans l’hôpital où Nestor se rend tous les jours, parviendra peut-être, à force de patience et de tendresse, à conjuguer sa solitude à celle de ce patient peut ordinaire. 

L’écrivain se garde de conclure : trois issues s’offrent au lecteur, comme s’il était impossible qu’une histoire aussi improbable et bouleversante finisse mal. 

Editions : Le livre de poche - ISBN :  978 2 253 16656 6 - Poche 123 pages - Prix : 5,60 euros

 

Mon avis : Volodia

Dans ce livre  Clara Dupont-Monod dresse le portrait de Nestor, un homme en marge de la Société. Un homme d'excès, un homme qui n'a pas peur des outrances, prêt à vivre avec un corps et une mémoire démesurés. Il mange trop, crie en dormant, ne passe pas les portes, rencontre les plus grandes difficultés à marcher et ne fait aucun effort pour se lier.

Nestor est un obèse loin d'être sympathique. Il s'est laissé aller, suite à un drame que l'auteure va nous dévoiler au fil des pages. Sa sortie journalière se résume aux aller-retour qu'il fait pour se rendre de chez lui à l'hôpital et vice versa, au chevet de femme dans le coma depuis plusieurs années suite à un accident. Auparavant, très proche de son épouse, il s'en est éloigné inexorablement depuis le drame qui les a frappé. Au point de la haîr et d'être indifférent à sa possible mort. La jeune femme médecin qui soigne son épouse, intriguée, tente de saisir le mystère  de ce gros père.

L'auteure nous fait nous interroger sur les motifs qui poussent des personnes à se laisser aller ainsi, à trouver une compensation dans la nourriture. Elle nous fait prendre conscience de la réalité du gros, de tous ses maux qui l'handicap, qu'ils soient physiques ou moraux, sur le regard peu amène que nous portons sur ces personnes hors norme, sur le jugement que parfois, sans pitié nous osons poser, sur ceux que nous trouvons monstrueux et qui souvent  nous inspirent une certaine répugnance pour ne pas parler de dégoût. 

 

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22 juin 2014

14 Adolf-Hitler-Strasse - Max Pierre Schaeffer

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Quatrième de couverture :

Lorsque Hitler prend le pouvoir le 30 juin 1933, la Wesler-Strasse est une rue secondaire paisible d’une grand ville de la Ruhr. Elle est aussitôt rebaptisée Adolf-Hitler Strasse.

Lorsque le 8 mai 1945, le IIIème Reich capitule sans conditions, la petite rue n’est plus que cendres. Aucune maison ne reste debout.

La destinée de ses habitants s’accomplit au cours de ces douze années terribles. Ce sont des ouvriers, des employés, des fonctionnaires, des commerçants, des artisans et des ménagères. Il y a parmi eux des socialistes, des communistes, des juifs, des nazis, des catholiques et un pasteur qui s’occupe de la jeunesse. Partisans ou victimes de Hitler, attentistes ou héros, leur histoire se confond avec celle de la maison qui se trouve au 14, Adolf-Hitler Strasse.

Une grand fresque romanesque de la vie quotidienne sous le IIIème Reich qui nous en apprend plus sur cette époque que bien des ouvrages historiques.

 

Editions : Albin Miche - Broché - Prix : 13,80 euros

 

Mon avis : Volodia

L’intérêt de ce roman historique réside dans l’étude des mécanismes ayant mené des personnes qui Allemandes à part entière vivant en bonne entente, se sont retrouvées, pour les unes bourreaux et les autres boucs émissaires d’un système politique induit par un fou furieux.

Nous assistons, sur une période de 10 ans à la monté du totalitarisme, de la peur, de l’opportunisme, de l’exclusion, de la lâcheté de tout un peuple envers ses propres ressortissants, mais également à l’indifférence voire à l’incrédulité des autres pays face à ce qui se passait sous leurs yeux.

Toutes les personnes ne rentrant pas dans le moule du National Socialisme sont soient rééduquées dans les premiers camps concentrationnaires qui se sont ouverts, soient tout simplement broyées au nom de la race, de la grande Allemagne.

J’ai aimé ce livre, qui nous décrit au fil des mois la vie de plusieurs personnes, et notamment de la famille Katz ainsi que les conséquences économique et sociales et pour finir le destin tragique des habitants de cette rue qui pour finir seront tous réunis dans le malheur et la destruction de leur pays.

7 mai 2014

Gloire des Princes - Louanges des Dieux - Cité de la Musique

Gloire des princes

Quatrième de couverture :

A partir du XIIIème siècle, l'Inde du Nord fut le théâtre  d'une histoire mouvementée faite de conquêtes successives, dont elle sut s'enrichir en préservant ses valeurs originelles. La musique jouée à la cour du Sultanat de Delhi était alors essentiellement arabo-persane, importée par des musiciens étrangers. 

Avec l'expansion de légémonie musulmane sur une partie de la péninsule, la culture dominante s'adapta aux diverses identités régionales, et progressivement émergea aux cours des siècles suivants une expression musicale issue de la rencontre des mondes indiens et persan.

Durant la période Moghole, les arts en général et la musique en particulier connurent un épanouissement et un raffinement exceptionnels. Ce livre "Gloire des Princes et Louange des Dieux" est  consacré au riche patrimoine musical de l'Hindoustan depuis le XIVème siècle jusqu'au début du XXème siècle. Les instruments de musique, manuscrits,  peintures et dessins qui le composent révèlent le dynamisme et la créativité sans cesse renouvelés d'une remarquable tradition artistique.

Beaucoup de ces instruments n'ont encore jamais été exposés et leur association ici, avec quelques uns des chefs-d'oeuvre de la peinture indienne constitue un évènement, dont témoigne cet ouvrage.

 

Diffusé par : Le Seuil pour le compte des Musées Nationaux - Cité de la Musique - ISBN : 9 782711 846689 - Broché : 239 pages - Prix : 22 euros.

 

Mon avis : Indiangay

Ce livre est une petit merveille, il permet de connaître et de visualiser des instruments anciens dont nous faisons encore usage de nos jours, accompagnés de textes explicatifs agrémentés pour certains de photos, de peintures et de miniatures où lesdits instruments sont utilisés.

Le livre en lui-même est de facture soignée, tout en papier glacier, agrémenté de nombreuses planches en couleur. Chaque période de l'histoire faisant l'objet d'une explication et d'un "intercalaire" spécifique permettant une lecture fluide et fort agréable.

 

4 avril 2014

Fleur de Tonnerre - Jean Teulé

Fleur de tonnerreQuatrième de Couverture :

Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et mêmes les nourrissons.

Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait d'exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.

Sous la plume acérée de Jean Teulé, Hélène reprend vie et accomplit son destin, funeste et fascinant.

 

Editions : Pocket - ISBN : 9 782266 244466 - Poche : 260 pages - Prix : 6,20 €

 

Mon avis : Volodia

Comme à son habitude, c'est avec une verve inimitable et un humour grinçant que Jean Teulé nous conte le parcours meurtrier  d' Hélène Jégado, dans la première moitié du 19ème siècle sous l'Empire de Napoléon.

Cette jeune nobliaude sans fortune, parlant très peu le français, placée comme servante, n'aura de cesse de parcourir la Bretagne, empoisonnant, sans que l'on sache réellement pourquoi,  les membres des familles chez qui elle exerce comme cuisinière, y compris les 2 hommes qu'elle aura et qui l'auront aimé, reprenant la route son oeuvre achevée.

Nourrie de légendes et de croyances celtiques depuis sa plus tendre enfance, elle s'identifie à l'Ankou, le voleur d'âme, qui vient avec sa grande faux et sa charrette grinçante prendre possession de la vie de ceux et celles qui croisent son chemin. Pendant les 40 ans que durera son périple elle se rendra coupable d'une soixantaine d'assassinats avant que la justice ne l'arrête. Jean Teulé à l'art de "rentrer" dans ses personnages et nous offre un procès haut en couleur.

Un petit reproche toutefois, après quelques premières pages, il n'y a plus de surprise, la suite est convenue, nous savons que, dès son arrivée dans une maison, les décès surviendront, par le biais d'une soupe aux herbes, de ragoûts et de petits gâteaux, car c'est une excellente cuisinière que notre Fleur de Tonnerre. Donc, même si j'ai apprécié ce livre, surtout en raison du ton qui y était donné, jaurais aimé être tenu en haleine tout au long du récit.

26 janvier 2014

Chroniques d'un enfant du hammam - Karim Nasseri

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Quatrième de couverture :

Chassé du hammam des femmes, je ne me suis pas rué au hammam des hommmes. Dans chaque rgard, je ne pouvais m'empêcher de déceler une menace. De penser à mon père. Ou au fquih. Je ne voulais pas qu'ils anéantissent ce qui restait de mon enfance.

Je n'arriverai jamais à me libérer de cette violence. Elle hante mes jours et mes nuits. C'est comme ça. Il faut vivre avec, jusqu'au dernier souffle.

 

Editions : Denoël - ISBN : 9 782207 246849 - Broché : 108 pages - Prix : 12,05 €

 

Mon avis : Indiangay

L'auteur nous raconte la vie d'un enfant d'un petit village du Maroc dans les années 1970 dont l'enfance est marquée par la violence de son père, marchands de chevaux et d'ânes, la méchanceté gratuite d'un oncle, la perversité du faqhir de l'école Coranique, le despostisme et la toute puissance d'un malfrat local.

Dans ce village sans eau ni électricité, ou la pauvreté et la corruption règnent en maîtres, les habitants survivent essentiellement grâce aux trafics de 'kif", de savonnettes françaises, de couvertures espagnoles, d'alcool, de montres japonaises, sans oublier les produits alimentaires.

Les marchandises passaient le plus souvent les frontières à dos d'ânes, si bien que chaque maison y compris la sienne était pourvue d'un immense étable, que Idriss (le nom de notre héros) était obligé de récurer, malgré les morsures et les saletés envoyées par ces animaux,  sous les humiliations et les coups de son père, surnommé le Dictateur. Il ne trouve de réconfort qu'auprès de sa mère et sa grand-mère, femmes soumises comme toutes au village, et de Staline appelé ainsi parcequ'il était communiste et homme "lettré".

Lorsque sa tante Rachida l'emmène au hammam des femmes bien qu'il ait déjà 13 ans, il ne peut s'empêcher de contempler à travers l'atmosphère humide, sale, chaude et brumeuse, ses corps dénudés, les petites grenades et les gorges de loup. Il ressent ses premiers émois pour une toute jeune fille de 12 ans et pour un geste déplacé, se retrouve chassé de cet endroit de liberté, ou s'échangent les confidences les plus intimes.

L'histoire prend fin lorsque le père qui avait abandonné la mère et suivi une autre femme en Algérie se retrouve expulsé de ce pays avec 30 000 autres marocains par le Président Boumédienne, en riposte à la Marche Verte lancée par Hassan II.

Plus de contrebande, plus d'argent. Même la pluie se mit à faire défaut. "....Le village se couvrit de poussière et les mendiants proliférèrent...."

Ce livre est plein de sensibilité. Celle de l'enfant  et de la femme bafoués et humiliés. La description sensuelle des journées au hammam. La déchéance d'un père violent et du malfrat local tout puissant.

 

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23 novembre 2013

Les larmes de Machiavel - Raphaël cardetti

 

 

Les larmes de MachiavelQuatrième de couverture :

En ce début d'année 1498, les brumes hivernales pèsent plus que de raison sur le gigantesque dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore, plongeant Florence dans l'humidité glaciale. Mais, pour l'heure, les habitants ont d'autres préoccupations : depuis la chute des Médicis, la vindicte populaire gronde, avivée par les sermons du charismatique moine Savonarole, et la découverte de cadavres atrocement mutilés échauffe davantage encore les esprits.

Témoin d'un des meurtres, Niccolô Machiavel, jeune secrétaire de la chancellerie, met à profit sa connaissance des rouages politiques pour mener son enquête et se trouver bientôt plonté au coeur du plus grand scandale de l'époque. Sous nos yeux se dessine alors une comédie macabre qui pourrait bien réduire en cendres la fragile paix d'une ville où les hommes sont tour à tout pions, fous ou cavaliers.

 

Editions : Belfond - ISBN : 978 2 714 43967 3 - Broché (existe en poche)  297 pages - Prix 21 €

 

Mon avis : Volodia

J'ai aimé ce livre, même si j'en ai été un peu déçu par ailleurs. En effet, je m'attendais à une page d'histoire, bien que ce livre soit positionné dans la catégorie roman, relatant un épisode historique dans l'Italie de la Renaissance, que ce soit par rapport aux arts ou à la politique. Or, il s'agit en réalité d'une intrigue policière, très bonne du reste, dont l'auteur joue de façon ambiguë avec le nom de Machiavel.

Le climat de l'époque est assez bien rendu. Les Français aux portes de l'Italie, Pise révoltée contre la mainmise de Florence avec les autres villes prêtent à se soulever également contre l'allégeance due à la toute puissance Florence. Elle-même épuisée par 10 ans de guerre, et devant se garder des agitateurs publics comme le Cardinal de Saint Malo, représentant du Pape venu proposer au Gonfalonier Soderini une alliance avec la France contre monnaie sonnante et trébuchante, un moine dominicain en rupture de ban avec Rome à qui il reproche la corruption et une dégradation des moeurs et entraînant par la flamme de ses sermons toute une foule de petites gens et en particulier une jeunesse toujours prompte à balayer l'ancien régime pour en adopter un nouveau plus conforme à ses aspirations.

Les premières pages de ce récit commencent par un enlèvement et une description de scènes de torture difficilement soutenable. Bien que sachant l'époque cruelle, je ne vois pas vraiment l'utilité de détailler les sévices subis par les suppliciés et c'est ainsi tout le long du livre. A croire que l'auteur s'en délecte, ce qui met à mon sens un peu en retrait l'intrigue du livre. Ceci dit, j'ai été également un peu frustré de ne pas avoir plus de détails sur les fastes de cette époque, l'action décrite se passant principalement dans un grenier contenant des archives, un atelier crasseux, des tavernes et des maisons closes, des caves et des souterrains sordides.

Ceci mis à part, l'histoire est passionnante et vous tient en haleine du début à la fin et si vers la fin du livre j'ai cru entrevoir la machination et reconnaître le ou les coupables, reste que le dénouement m'a laissé pantois.

De fait, j'ai passé un très bon moment avec ce livre à partir de l'instant ou j'ai cessé de le voir comme un livre historique et que je l'ai lu comme un polar.

J'ai mis ce livre dans ce log littérature lgbt, au motif que le personnage de Soderini avait une préférence pour la "plastique" masculine et "... que rien ne lui plaisait temps que de tenir dans les bras, le corps délicat d'un  damoiseau tout juste sorti de l'adolescence ou celui, plus solidement charpenté d'un homme déjà mûr". Mais la description des préférences et des moeurs du Gonfalonier Soderini s'arrête là. De fait, je vais également parler de ce livre en littérature générale.

 

Raphaël Cardetti

A propos de l'auteur :

Raphaël Cardetti est né en 1973. Spécialiste de la Renaissance florentine, il vit à Paris et enseigne la littérature italienne à l'université.

"Les Larmes de Machiavel" est son premier roman.

 

7 novembre 2013

Gustav Klimt - Vers un renouvellement de la modernité

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Bien que très apprécié du grand public, Gustav Klimt reste un peintre mystérieux, fascinant, sans doute parce qu'il incarne mieux que personne l'esprit fin de siècle qui fit la grandeur de Vienne.

Portraits de femmes symboliques, allégories luxuriantes, recherche grahique et sophistication de la ligne, des couleurs, son oeuvre foisonne. Si l'érotisme et la séduction l'ont souvent mené du côté du scandale, il reste l'emblème d'un raffinement suprême et s'impose comme l'un des grands pionniers de l'art moderne.

A travers de nombreux croquis, dessins et tableaux, cette étude donne à voir la genèse des chefs-d'oeuvres de Klimt, ses influences et ses magnifiques audaces.

 

Editions : Lamartinière - ISBN : 9 782732  427829 - Broché : 238 pages, notes comprises - Prix 44,97 euros.

 

Mon avis : Volodia

Comme tous les livres édités par la Martinière,  celui-ci est d'une très bonne facture, la présentation en est soignée, les pages sont cousues et non collées ce qui permet de nombreuses consultations sans risquer de se retrouver avec des pages "volantes".

De nombreuses photos noir et blanc (artiste dans son atelier, modèles, architecture) et illustrations couleurs (tableaux) émaillent le texte, page après page ce qui est très plaisant et peut éviter une certaine lassitude pour des sujets sur lesquels nous serions moins réceptifs.

Une biographie de l'auteur, nous permet de connaître le milieu familial et intellectuel dans lequel il a évolué, ainsi que les influences subies par divers mouvements artistiques, et la représentation de l'art en Autriche et surtout à Vienne, à une époque en pleine mutation car partout dans les pays européens, l'évolution est en marche, que ce soit dans la politique, l'industrialisation, l'architecture, etc...

Ce livre ne se contente pas de nous présenter les oeuvres de Klimt, et de nous les expliquer plus finement que ce que nos yeux pourraient y voir, mais également pourquoi elles ont été réalisées et dans quel contexte. De quelle façon elles ont été perçues par les critiques et le public.

13 octobre 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie Otsuka

imagesCAUNVBBSQuatrième de couverture :

Ces Japonaises ont tout abandonné au  début du XXème siècle pour épouser aux Etats-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir.

Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent  pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.

 

Editions : 10/18 - ISBN : 978 2 264 060053 2 - Poche 142 pages - Prix : 6,60 euros

 

Mon avis : Indiangay

Ce livre est une véritable ode à toutes ces femmes inconnues, anonymes, à ces destins brisés par des illustions de vie meilleure.

L'auteure nous conte des faits qui se sont déroulés pendant une période de l'histoire, assez méconnue, je pense par certains d'entre-nous : l'immigration japonaise de la fin du 19ème au début du 20ème siècle aux Etats Unis. Pour donner plus de poids aux mots et à ces destins, elle ne choisit pas d'en écrire un, mais d'en évoquer l'ensemble, en employant un pronom personnel : nous, ce nous qui lui permet de s'inclure dans le vécu de son peuple.

Au travers ces destins de femme immigrées se dévoilent toutes les illusions et désillusions d'un voyage dont elles espéraient qu'il les mènerait vers une vie meilleure, retrouver des maris qui les avaient fait venir, et dont elles pensaient qu'ils avaient "réussi", qu'ils avaient une position social et qui leur promettaient tant de belles choses.

Hélas, la réalité fût toute autre. La désillusion commença dès l'arrivée à destination. Aucun n'avait la situation décrite. Ils n'étaient que de pauvres êtres piétinés, considérés malgré les années comme d'éternels étrangers. Ils attendaient tout de ces femmes qu'ils avaient "achetées". Elles, ces pauvres filles dont la plupart venaient de la campagne, étaient vierges et pour certaines encore enfant ont fait une croix sur leurs illusions, on tout supporté de leur époux et de la société pour ne pas être renvoyées au Japon, pour s'éviter ainsi qu'à leur famille la honte suprême d'être répudiées.

Dans ce fil de litanies, on sent le courage, la détermination de ces femmes à vouloir s'intégrer dans ce pays étranger, quitte pour cela à subir et accepter toutes les humiliations de leur condition, rejet, pauvreté, racisme, servilité jusqu'au mépris de leurs propres enfants, porteurs de tous les espoirs - dont celui d'être un jour propriétaire d'une terre, signe s'intégration et synonyme de petite aisance - . Ces enfants désirés ou non, souvent nombreux et négligés dans leur enfance au profit du travail envers les propriétaires terriens. Ces enfants objets de douleurs, nés et élevés dans cette Amérique ont pris le parti de couper les ponts avec une culture qui leur est devenue étrangère et de fait ont honte de leurs parents qui n'ont pu s'adapter à la "langue barbare", et n'ont pu trouver de place où être respectés dans cette société en pleine évolution.

Mais lorsque le Japon attaque Pearl Harbor, les générations se trouveront unies dans un même destin, une même incompréhension, un même désespoir. Considérés comme ennemis, potentiellement comme des espions, des familles entières seront déportées, tous âges confondus dans des camps d'internement dont on ne sait rien, et encore moins où ils se situent.

Le récit aurait pu continuer là, mais il s'est arrêté et je suis resté sur ma faim me demandant ce qu'il était advenu de ces personnes ???

 

 

9 octobre 2013

Le petit monde de la rue Krochmalna - Isaac Bashevis Singer

cvt_Le-petit-monde-de-la-rue-Krochmalna_2010Quatrième de couverture :

"Ce soir-là, il plut et le cocher dut remonter la capote du droshky. Marx pris Tsirele dans ses bras et l'embrasse. Il la sentait trembler contre lui comme un petit oiseau. Le souffle court, elle le repoussa, le visage cramoisi. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas éprouvé un tel désir pour une femme, un désir clair et violent, comme dans sa jeunesse..."

C'est précisément pour retrouver sa jeunesse que Max Barabander, un ancien truand qui a fait fortune en Argentine, revient rue Krochmalna. Entre Tsirelé, la fille du rabbbin, Reyzl Kork, l'entremetteuse, Basha, la petite servante, Theresa la sorciere. Il hésite... Les ménagères, les étudiantes, les tailleurs, les boulangers, les voleurs, les enfants, le rabbin, tout le petit monde de la Varsovie juive d'autrefois revit ici à nouveau;

"ces hommes, ces femmes à l'existence banale, presque médiocre parfois, mais soudain illuminée du dedans par toutes les magies de l'esprit'. (Jean d'Ormesson).

 

Editions : Folio - ISBN : 978 2 07 038733 5 - Poche : 266 pages - Prix : 7,70 euros

 

Mon avis : Volodia

Isaac Bashevis Singer met un scène un homme, Max Barabander, qui n’est ni méchant, ni totalement incroyant. Né dans le quartier juif de Varsovie, il a fait fortune en Argentine par des moyens douteux. A la mort de son fils, et afin de se reconstruire son médecin lui recommande de voyager.

Ce qu’il fait, et, après avoir traversé divers pays dont l’Angleterre, la France, l’Autriche. Il revient en Pologne avec le but précis de se recueillir sur la tombe de ses parents qu’il a «oublié» depuis plus de 20 ans.

Ne parlant pas le Polonais (comme la plupart des juifs de l’époque) Il échoue dans le quartier juif de Varsovie, plus précisément là ou il été élevé et a fait ses premiers pas de « voyou » dans  la rue, miséreuse Krochmalna. Dans ce microcosme ou tout le monde se connaît, et peu enclin à la morale, Max Barabender entreprend de séduire simultanément : la fille du rabbin, la femme du chef de la pègre locale, Thérésa la «sorcière», et une jeune servante qu’il compte initier à la prostitution en Argentine.

Bien conscient de l’immoralité de ses actes et certain qu’en retour  il ne pourra échapper au châtiment divin, Max Barabander, ne peut s’empêcher de se mettre dans des situations impossibles, se précipitant, ainsi que ceux qu’il côtoie  dans l’abîme….

L’intérêt de ce livre n'en est pas tant l'histoire, qui à mon sens, n'est pas une des meilleures écrites par cet auteur, mais le fait qu’il fait revivre ce qu’on appelait le yiddisland avant la Shoah, un monde ou bien que vivant côte à côte les goys et les juifs appartenaient à deux mondes bien différents.

Un état dans l’état existait. Des Polonais détestant les juifs au motif qu’ils avaient «crucifié» le Christ. Les juifs ne parlant que le yiddish, avec leurs propres lois, leurs tzaddikkim (guides), leurs rabbins miraculeux,  et se méfiant des «gentils» prompts à organiser des pogroms.

Deux mondes s’affrontaient : le traditionnel avec des vieux craignant dieu et suivant ses préceptes à la lettre. Une jeunesse que tentait la modernité, lui faisant abandonner les traditions. Mais pour tous la pauvreté engendrant la misère avec leurs cortèges de maux, de désordre et de corruption. Tous ayant pour ennemi commun : le policier qu’il fallait soudoyer pour simplement subsister.

 

Digression :

Je ne partage pas l'avis de Monsieur d'Ormesson lorsqu'il qualifie la vie de ces habitants de "presque banale", médiocre parfois. Qui connait la vie des juifs de Pologne surtout à la fin du 19ème, début du 20ème siècle ne peut se permettre de la qualifier de banale. 

La rue Krochmalna comme la rue Nalewski étaient des rues miséreuses parmi les rues les plus pauvres du quartier juif. On y habitait et y travaillait dans les caves. Les enfants marchaient pieds nus et le pain lorsqu'il y en avait était ramolli à la fontaine. Ces deux rues furent englobées dans le ghetto et furent un point stratégique lors de son insurrection.

8 septembre 2013

A Berlin - Joseph Roth

9782251210131Quatrième de couverture :

En 1920, Roth, le correspondant allemand le plus réputé de son époque, arriva à Berlin. Ses articles influencèrent toute une génération d'écrivains, parmi lesquels Thomas Mann. Ces textes, traduits et réunis ici pour la première fois, se font l'écho des violents paroxysmes sociaux et politiques qui menaçaient sans cesse l'existence de cette fragile démocratie qu'était la République de Weimar.

Roth s'aventura à Berlin jusqu'au coeur de la cité, ce que ne fit aucun autre écrivain allemand de son temps, tenant la chronique de la vie qu'y penaient ses habitants oubliés, les infirmes de guerre, les immigrants juifs, les criminels, la faune qui hantaient les bains publics, sans compter tous les cadavres anonymes qui remplissaient les morgues, et dépeignant aussi les aspects plus fantaisistes de la capitale, les jardins publics et l'industrie naissante du spectacle.

Un des premiers à comprendre la menace nazie, Roth évoqua un paysage de banqueroute morale et de beauté débauchée, dressant au passage un remarquable portrait de la ville, à un moment critique de son histoire.

Roth saisit et résume à lui seul l'Europe de ces temps incertains qui précédèrent le grand effondrement d'un continent et l'annihilation d'une civilisation.

Editions : Les Belles Lettres - ISBN : 978 2 251 21013 1 - broché 214 pages - Prix :13,50 euros

 

Joseph rothA propos de l'auteur :

Joseph Roth est né en Galicie en 1894, sous le règne de l'empereur François-Joseph, dans une famille juive modeste de langue allemande.

Au début de la première guerre mondiale, il travaille dans le service de presse des armées impériales. Après guerre, il devient choniqueur à Vienne et à Berlin : ses articles, très demandés, traduisent un regard lucide sur son époque et un monde qui disparaît - ainsi celui du Yiddischland de la Mitteleuropa.

Parrallèlement, il entame, une brillante carière de romancier. Son oeuvre la plus connue est la "Marche de Radtzky", publié en 1932, histoire de quatre générations d'une famille sous la Monarchie austro-hongroise finissante où tranparaît la nostalgie monarchiste de l'auteur.

Exilé en France, dès l'arrivée au pouvoir des nazis - qui détruisent ses livres -, il s'installe à Paris en 1934. Malade, alcoolique et sans ressources, il y meurt le 27 mai 1939.

 

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