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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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7 décembre 2020

Savonarole - Pierre Antonetti

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Quatrième de couverture :

Tout le monde connaît le nom de Savonarole, passé dans le langage courant, mais on ne sait pas assez l'importance et la vie passionnée de ce moine exalté, assoiffé de pureté, adoré par les uns, haï par les autres, salué parfois comme un précurseur du protestantisme, dénoncé souvent comme un dangereux fanatique animé par un idéalisme inhumain, totalitaire.

Le cadre et les protagonistes : la Florence divisée de Pierre de Médicis, fils de Laurent, l'Italie bouillonnante de passions et d'énergie, le pape Alexandre VI Borgia, père de César et de Lucrèce, jouisseur et sceptique, Charles VIII le roi de France rêvant de " son " royaume de Naples. Savonarole se dresse pour réclamer une réforme de l'Eglise et de la société, dans le sens d'une pureté sans concessions.

Par ses sermons, ses prédictions de catastrophes, ses visions inspirées des prophètes de l'Ancien Testament, il enflamme les foules, devient pendant quatre ans (1494-1498) le roi sans couronne de Florence, instituant une république théocratique.

La chasse aux vices, le redressement des moeurs sur fond d'embrigadement d'enfants transformés souvent en délateurs et de " jugements de Dieu ", sont couronnés par le fameux " brûlement des vanités ". Il prophétise le succès de sa mission, annonce inlassablement que les pires fléaux s'abattront sur l'Italie (sauf Florence) s'il n'est pas entendu, prédit et souhaite le triomphe du roi très chrétien Charles VIII. Il défie le pape, est excommunié, se campe en envoyé de Dieu prêt au martyr. Mais, en prison, il s'effondre.

Au terme d'un procès sans gloire, il finit sur le bûcher, " prophète désarmé ", abandonné de tous, dans la crainte et la dérision. C'est une aventure pleine d'enseignements pour notre temps - où se rallument les bûchers de l'intolérance - que Pierre Antonetti, en spécialiste chevronné d'histoire florentine, fait revivre pour le plaisir et l'édification du lecteur contemporain.

 

Edition : Perrin - ISBN : 2 262 00855 - EAN :  9782262008550 - Broché - 303 pages - parution : 01/02/1991 - Prix : 20,58 € (existe en livre de poche du même auteur)

Mon avis : ChezVolodia

Savonarole est né en 1452 à Ferrare.  Il intègre l’ordre des Dominicains à l’âge de 22 ans.  Prédicateur mystique, voire halluciné, haranguant les foules qui se pressent de plus en plus nombreuses pour écouter ses sermons, il rêve de conduire les hommes sur la voie de la foi et les faire revenir aux valeurs chrétiennes. 

Savonarole arrive à Florence en 1485. En 1491, il devint prieur du couvent San Marco à Florence. Bon prédicateur,  il captive les foules lorsqu’il s’emporte contra la richesse et les mœurs corrompus des puissants.  Ce qui lui vaut l’admiration du « petit peuple ».

En 1494, Il connaît sont heure de gloire lorsque la ville sombre  dans la profonde crise déclenchée par Pierre de Médicis.  Le Dominicain n’avait-il pas prédit que la ville serait condamnée à la chute si elle ne se purifiait pas de ses péchés ? Alors que si Florence se purifiait, et si ses habitants vivaient dans la crainte de Dieu, elle deviendrait plus riche et plus puissante que jamais, et étendrait encore son pouvoir…Lorsque le Conseil de la ville choisit Savonarole pour négocier avec Charles VIII, il réussit à éviter la conquête et la destruction de Florence. L’allégresse n’eut pas de limite, et le Dominicain réalise enfin son rêve d’une « cité de Dieu ».

Savonarole règne sur Florence d’une main de fer. Beaucoup croyaient aux prophéties du prêcheur charismatique et quiconque pensait autrement préférait se taire, car sa vie était en jeu. A l’apogée de son influence, Il instaure à Florence un Etat Théocratique. Il appuie son pouvoir sur une police composée d’enfants dont la mission est de traquer le vice dans toute la ville. Jeux de hasard, tenues provocantes, plaisirs de la chair… tout crime de lèse-vertu est susceptible d’être puni de mort.  Il va même jusqu’à contester l’autorité d’Alexandre VI Borgia, le pape le plus débauché de l’histoire du Vatican et exige sa destitution.  S’en était trop, la fin devint inéluctable. Savonarole fut excommunié à Florence le 25 juin 1497 – exclusion à la fois de l’Eglise et de la communauté des croyants-. Dès lors se opposants relevèrent la tête. En 1498 le couvent Saint Marc ou s’était retiré Savonarole fut pris d’assaut par une foule en colère.  Lors de son procès Savonarole fut accusé d’hérésie et condamné au bûcher.

Ce livre est destiné aux amoureux d'histoire. Il nous raconte de manière très complète un épisode de l’histoire d’Italie, et d'un moine charismatique devenu vindicatif et criminel au fil des années.  

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24 juillet 2020

TOPKAPI

 

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L'histoire :

Le palais de Topkapi a été la résidence principale des sultants ottomans de la fin du XVème siècle à la révolution turque de 1924. Jusqu'en 1453, date de la conquête de Constantinople par Mehmet II, leurs capitales étaient Bursa et Edirne, et ils continurent à y séjourner de temps à autre. Mais à partir de 1453, le coeur de leur empire fut Constantinople ou Istanbul - joyeusement déformé par les historiens otommans du XVIIème siècle en "Islambol" (ville où les musulmans sont nombreux).

Le grand palais des empereurs bizantins ayant disparu depuis des siècles, il ne subsistait aucun édifice spacieux capable de satisfaire aisément les besoins de magnificence de Mehmet le Conquérant. A Istanbul, il résida d'abord à l'Eski Saray entre les ruines du Forum Tauri des Bizantins et les marchés qui descendaient jusqu'à la Corne d'Or. Peu après 1470, il quitta cette résidence pour l'acropole de l'ancienne Byzance, une terrasse dominant la mer de Marmara et la Corne d'Or, d'où la vue s'étend jusqu'au Bosphore. Ce lieu devait par la suite être appelé le palais de Topkapi, ou palais de la Porte du canon. Composé de plusieurs bâtiments, le Topkapi devint la résidence des sultans, avec des cuisines gigantesques, des salles d'audience, des salons de réception grandioses et des appartements séparés pour les femmes.

Le palais était le coeur symbolique et effectif de l'empire, son centre religieux, le diège de l'administration, le trésor et un vaste entrepôt pour le butin. Il devint bientôt quasi autonome avec ses mosquées, ses écoles, ses bains, ses ateliers impériaux, ses jardins, ses bibliothèques et ses prisons. Dans son enceinte se trouvaient la Monnaie, la chancellerie, l'arsenal (abrité dans l'église byzantine de Sainte-Irène située dans la première cour du palais) et une châsse contenant des reliques rapportées de La Mecque et de Médine par Selim 1er (1512-1520). L'ensemble était administré  grâce à un personnel considérable logé en partie au palais  domestiques, serviteurs et servantes, gardes, médecins, artisans et petits fonctionnaires de toute sorte.

Les premiers pavillons ont disparu car ils étaient en bois, selons l'usage ottoman, mais celui qui abrite aujourd'hui le trésor, construit en 873 sur un soubassement élevé, était en pierre de taille. De même que les trois portails grandioses du palais, leur fonction était d'mpressionner et de fournir un cadre architecturale approprié aux cérémonies et au faste du sultan et de la cour. Leurs bâtiments ajoutés au XVème et XVIIème siècles marient habilement force et délicatesse ; marbres opulents, panneaux dde faïence, volets de bois incrustés, portes et boiseries ornées de superbes calligraphies. Si chaque pavillon est le fruit du caprice ou de l'imagination d'un sultan, l'ensemble rprésente une certaine unité, qui place Topkapi parmi les palais les plus impressionnants conservés en Europe et en Asie.  Depuis 1924, date de sa transformation en musée, le Topkapi Sarayi a été soigneusement restauré et ouvert au public. 

Cet ouvrage appartient à une série de cinq volumes consacrés à l'architecture, aux manuscrits et miniatures, aux costumes et tissus brodés, aux objets d'art et aux tapis. Dans chacun de ces volumes vous trouverez la signification et l'histoire particulière de ces objets, en plus de nombreuses photos. 

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Ces livres sont présentés en coffret, leurs jaquettes est de tissu vert pâle et ont été édités par les Editions du Jaguar de 1 à 2 200 exemplaires. Chaque volume comporte une ISBN ainsi qu'un numéro d'édition :

. Architecture : ISBN : 2 86950 085 8 - N° 464

. Manuscrits et miniatures : ISBN : 2 86950 015 0 - N° 382

. Costumes brodés et miniatures : ISBN : 2 86950 035 3 - N° 2186

. Objets d'art : ISBN : 2 86950 046 3 - N° 288

. Tapis : ISBN : 286950 066 X - N° 1016

Editions : Du Jaguar

Mon avis : ChezVolodia

Ce sont des ouvrages magnifiques, comprenant non seulement l'histoire de Topkapi mais également celles de leurs habitants, sultans, esclaves, eunuques, organisation du harem. La signification des motifs architecturaux, mais également de ceux brodés sur les costumes, celle des estampilles et des sceaux, l'histoire des oeuvres d'oeuvres d'art, leur acquisation ou butin de guerre.... bref tout un monde disparu se reconstitue devant nos yeux.

Vous pouvez trouver ces livres souvent dépareillés, sur des sites de ventes en ligne pour un prix s'échelonnant entre 30, 35 voire 40 euros pièces.

Si vous souhaitez voir quelques photos figurant à l'intérieur de chaque volume, direction album photos du blog

15 juillet 2020

L'enfance au Moyen Age -Pierre Riché - Danièle Alexandre-Bidon

 

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Pendant des décennies, l'enfant du moyen âge reste éloigné des préoccupations des historiens. On allait répétant que les sources étaient muettes à son sujet ou ne donnaient de lui que des représentations déformées. L'enfant n'aurait été rien d'autre qu'un adulte en réduction, un être en soi sans intérêt, et la civilisation médiévale serait demeurée étrangère à l'idée même d'éducation.

Pourtant, à l'étranger d'abord, puis récemment en France, l'étude de l'enfance au moyen âge a permis de reconsidérer en profondeur cette vision des choses. Première synthèse écrite en français à l'occasion d'une exposition organisée par la BNF (Bibliothèque Nationale de France) cet ouvrage voudrait cerner de la manière la plus rigoureuse, l'histoire de l'enfant occidental entre le VIIème siècle et la fin du XVème siècle.

Après avoir évoqué les débats souvent passionnés qui ont eu notamment pour thèmes la définition de l'enfance et les principes de son éducation, les auteurs présentent l'enfant médiéval dans sa famille, avant et au moment de sa naissance, entouré des soins de sa mère et de sa nourrice ; puis viennent ses années d'apprentissage à l'extérieur du cercle familial et au sein de l'école monastique ou urbaine. Suivront les travaux des champs ou à la ville et les obligations de la vie quotidienne au service d'enseignement. Sont aussi pris en compte l'enfance malheureuse et les remèdes que l'époque tenta de lui apporter, l'éducation religieuse et le rôle de l'enfant dans la liturgie.

A noter : Un petit paragraphe sur l'enfant juif, son éducation, les rapports entre enfants juifs et chrétiens.

Le texte des auteurs est accompagné et prolongé par une iconographie brillante puisée à des sources internationales.

Editions : Seuil : ISBN : 2020195054 et 978 2020 195058 - 215 pages

Mon avis : ChezVolodia  

Superbe livre, très complet tant dans ses textes que par ses illustrations, constituées de photos, de bois et d'enluminures qui nous présente une certaine vision de l'enfant au moyen âge.

Contrairement à notre époque actuelle, ou le règne est celui de l'enfant roi. Au moyen âge l'enfant appartenait à ses parents, et n'était pas considéré automatiquement comme pur et innocent, mais plutôt pareil à une cire molle que l'on peut façonner dans un sens ou dans l'autre.

Les premières impressions reçues par l'enfant étant considérées comme indélébiles et les clercs particulièrement soucieux de préserver l'innocence des enfants, ceux-ci vivant dans l'intimité de leurs parents étaient témoins de leur vie de couple.

Dans la catégorie Album beaux livres, vous trouverez quelques illustrations figurant dans ce livre

27 mai 2020

Au commencement - Chaïm Potok

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Quatrième de couverture :

"Comme si Dieu revenait à la mode, comme si le monde avait besoin de foi, de famille et de valeurs morales, les romans profondement religieux de Chaîm Potok trouvent une large audience, même dans un public non juif. Ce rabbin best-seller incarne la Renaissance juive, qui est un phénomène social autant que littéraire. 

Longtemps, le roman juif fut un roman de la solitude, - Chaim Potok, au contraire, trouve dans la foi et la communauté juive, des raisons d'espérance qu'il affirme depuis quinze ans en sept romans traduits dans le monde entier et maintenant adaptés au cinéma.

Ce succès s'explique, dans cet archipel de solitudes qu'est le monde moderne, les communautés juives, celles d'Israël ou de Brooklyn, fascinent tous les orphelins de Dieu".

Editions : Buchet/Chastel 10/18 - ISBN : 9 782264 010216 - Poche : 410 pages - Prix : 7,30 €

Mon avis : ChezVolodia

Tous les commencements sont difficiles, c'est ce que lui murmure sa mère et son père, lorsqu'il est alité. Car Davey (David) a été malade la plus grande partie de son enfance. Fils d'immigrants juifs polonais, à la sensibilité exacerbée, il vit dans un immeuble populaire et cosmopolite de Brooklyn ou les enfants jouent soit dans la cour de leur immeuble, soit dans la rue.

Son quotidien est rythmé par la maladie, les sorties avec son cousin Saül, un peu plus âgé et très religieux, et la peur viscérale de son voisin Eddie Kulanski, dont la famille polonaise et catholique n'a que haine et mépris pour les Lurie.

Cette enfance plus ou moins paisible prendra fin lors de la crise de 1929. Lorsque sa famille est obligée de déménager dans un quartier plus modeste à l'autre bout de la ville. ll y fera l'apprentissage d'un monde en plein désarroi, avant de prendre conscience de l'horreur de la guerre et de la barbarie nazie.

L'enfant fragile deviendra un grand théologien au prix d'une rupture avec une tradition religieuse dont les enseignements ne lui paraissent pas suffisamment approfondis. Il s'exposera à perdre ce qui est le plus cher : l'affection et la compréhension des siens, l'approbation de ses maîtres et de ses propres certitudes.

À travers le New York de la Dépression, Chaïm Potok évoque ici avec une minutieuse tendresse les joies et les peines d’une famille juive. Cette vaste fresque se termine par un déchirant pèlerinage de David à Bergen-Belsen, l’un des camps où se mêlent à tout jamais les racines et les cendres du peuple juif.

27 mai 2020

Le poids de la grâce - Joseph Roth

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Quatrième de couverture :

L'oeuvre de Joseph Roth est faite d'ironie, de dérision, d'humour et d'une infinie compassion pour ses personnages. Une grande liberté d'expression alliée à une précision méticuleuse, une extrême rigueur, en font l'un des plus grand prosateurs de la langue allemande.

Il a ce goût viennois de la plaisanterie, de la pointe amère et sceptique. Mais il a aussi un côté "prophète" qui s'exprime en particulier dans "Le Poids de la grâce", et qui l'apparente parfois à Isaac B.Singer".

13 romans, 8 récits, 3 volumes d'essais et de reportages et un millier d'articles... Voilà ce qui nous reste aujourd'hui de Joseph Roth

A un enfant ui lui posa un jour la question : "Pourquoi, écris-tu toujours ?" il répondit simplement : "pour que le printemps revienne".

Editions : Biblio Le Livre Poche - ISBN : 9 782253 035565

Mon avis : ChezVolodia

Dans ce livre nous suivons le destin de Mendel Singer. Simple, pauvre et pieux. Son respect de la loi divine lui fait accueillir d'un coeur égal les bienfaits et les épreuves.

Marié avec Déborah et père de quatre enfants, Mendel est maître d'école. Le dernier né Ménouhim est lourdement handicapé. Le sort semble s'acharner sur cette famille avec le fils aîné qui s'engage dans l'armée, et le second qui s'exile en Amérique pour y faire fortune afin d'y rapatrier sa famille.

Quand Mendel quitte son shettlet de Russie pour rejoindre son fils, il est contraint d'abandonner Ménouhim non sans culpabilité et remord, mais les conditions d'immigration à Ellis Island sont intraitables. Les malheurs s'enchainent et Mendel y voit une punition de Dieu. Son fil aîné est tué à la guerre, son épouse Déborah décède et sa fille devient folle.

Désespéré et exploité par des coreligionnaires sans scrupules, il perd la foi et vit misérablement son exil, jusqu'au miracle ....

Cette histoire reflète le destin de beaucoup d'immigrants vers ce qu'il croyait la "terre promise" loin des pogroms, mais qui était en contradiction avec leurs règles de vie et les laissait souvent démuni dans l'abondance.

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27 mai 2020

Paris le jour, Paris la nuit - Sébastien Mercier et Restif de la Bretonne

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Quatrième de couverture !

Tableau de Paris,  Le Nouveau Paris : Sébatien Mercier

Un vieux centre médiéval et des quartiers neufs sans cesse gagnés sur les campagnes avoisinantes, une concentration de misère et un étalage de luxe : Paris au XVIIIème siècle est une ville de contrastes. L'administration royale tente de contrôler le brassage des populations tandis que philosophes et architectes rêvent d'une cité moderne, aérée et hygiénique.

A la veille de la Révolution, Louis Sébastien Mercier, Parisien de souche, et Restif de la Bretonne, venu de sa bourgogne natale, disent leur fascination pour cette ville tentaculaire. Piétons de Paris, ils observent en voyeurs les rites sociaux et la violence, la maladie et la mort qui rôdent, la prostitution et tous les petits trafics.

Le Tableau de Paris nous fait découvrir, au hasard des errances de Sébastien Mercier, tous les aspects de la vie urbaine.

 

Les Nuits de Paris : Restif de la Bretonne

nous plongent dans un Paris souterrains, digne des Mille et Une nuits. La révolution achève de bouleverser une ville dont ils ont compris qu'elle est faite de mouvements plus que de maisons, d'habitudes plus que de règles écrites, d'échanges plus que de pierres.

Premier reporters de la capitale, Mercier et Restif inventent une sensibilité au phénomène urbain qui reste sans doute aujourd'hui la nôtre.

Editions : Bouquins - EAN : 9 782221 056738 - ISBN : 2 221 05673 6 - Broché : 1371 pages - Prix : 31,50 euros

 

Mon avis : Chez Volodia

Mercier et Restif nous décrivent quartier par quartier ce qui s'y passe, ses habitants, ses commerçants et le fait que Paris surnommée Ville des Lumières était un immense cloaque ou se croisait hommes et animaux dans un incessant balai.

Les rues de Paris, illustraient les métiers qui s'y exercaient, métiers dont certains noms sont restés, tels : "tueurs"  pour ceux qui conduisaient dans les rues de Paris, les boeufs devant être abattus. Grisettes pour les jeunes filles sans naissance, ni fortune, devant travailler de leurs mains pour assurer leur subsistance. Boueurs pour les enleveurs d'immondices, etc...

Car bien évidemment, nous sommes loin du Paris que nous connaissons de nos jours. Les immondices s'amoncellent dans les rues. Les hommes se soulagent dans tous les coins de portes. Les animaux égorgés en pleine rue, etc....

La nuit, Paris est un véritable coupe gorge, c'est la royaume des souteneurs, des filles publiques que l'on va chercher aux Tuileries, aux Halles, des Beaux Boulevards (bld du Temple, etc...), des criminels en tout genre. Tout un monde vivant en marge de la Société et assez pittoresque, il faut bien l'avouer.

Ce livre s'adresse à tous les amoureux d'histoire, curieux de ce qui se passait dans la ville des lumières supposée la plus moderne et plus belle d'Europe. Les faits qui nous sont relatés le sont de manière très vivante, avec le regard des habitants des lieux que sont Mercier et Restif. Ils nous restituent ce qu'ils voient, sans porter de jugement, en spectateurs.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui malgré le nombre de pages se lit presque d'une traite tellent son intérêt est grand.

 

24 avril 2020

Le fou du roi - Mahi Binebine

 

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Quatrième de couverture :

"Je suis né dans une famille shakespearienne. Entre un père coutisan du roi pendant quarante ans et un frère banni dans une geôle du sud. Il faut imaginer un palais royal effrayant et fascinant, où le favori peut être châtié pour rien, où les jalousie s'attisent quand la nuit tombe.

Un conteur d'histoires sait que le pouvoir est un côté de la porte, et la liberté de l'autre. Car, pour rester au service de Sa Majesté, mon père à renoncé à sa femmes et ses enfants. Il a abandonné mon frère à ses fantômes. Son fils, mon frère, dont l'absence a hanté vingt ans ma famille. Quelles sont les raisons du "fou" et celles du père ?

Destin terriblement solitaire, esclavage consenti... Tout est-il dérisoire en ce bas monde ? Mon père avait un étrange goût de la vie. Cela fait des années que je cherche à le raconter. Cette histoire, je vous la soumets, elle a la fantaisie du conte lointain et la gravité d'un drame humain".

Editions : Stock - ISBN : 978 2 234 08265 6 - Broché : 168 pages - Prix : 18 €

Mon avis : Indiangay

Ce livre nous raconte l’ascension fulgurante d’un jeune homme  né pauvre,  et l’envers d’une vie de luxe au service du commandeur des croyants

Marrakech au Maroc, le roi se meurt, Les esclaves et autres serviteurs fuient le palais, emportant avec eux tout ce que leurs bras peuvent contenir. Le souverain le sait et s’y résigne fataliste. Seul reste à son côté, son serviteur dévoué, son amuseur à l’imagination intarissable, son théologien attitré, depuis 35 ans.

Mohamed ben Mohamed issue de la plus basse classe sociale de Marrakech ne se doutait pas qu’un jour, il serait amené à côtoyer les élus. Ce qui le fit passer des ténèbres à la lumière, est son incroyable mémoire qui le faisait retenir tout ce qu’il entendait et, restituer à la virgule prêt tout ce qu’il lisait.

Par instinct il se mit  à tirer profit de ce don, et en acquis un autre celui de savoir observer tout ce qui se passait autour de lui et distiller  au bon moment au travers de pirouettes, sous couvert de calembours citronnés et bien dosés, les failles de chacun des personnages qui se croyaient à l’abri de quolibets ou de représailles en vertu de leur fonction.

Manier le verbe et le mot n’est pas donné à tout le monde, seul le bouffon attitré peut se moquer du roi et de ses courtisans, bien que la satire constitue toujours un péril pour l’artiste. Le bouffon procure ce que les princes recherchent partout et à tout prix : l’amusement, le sourire, l’éclat de rire et le plaisir. 

Dans ce livre, le bouffon n’est pas contrefait, ni atteint d’une défiance mental. Il a simplement trouvé, grâce à son père,  à échapper à la misère. Craint, mais jalousé, il se doit pour conserver sa position d’être toujours aux aguets pour déjouer les « croche-pied », et les manigances politiques des courtisans, tout en amusant son maître, car sans lui point d’existence.

En échange, il l’amuse, lui offre sa fidélité, son obséquiosité et la flagornerie qui va avec. Une disgrâce de son maître signifiant une mort sociale avant peut être, la mort physique.

Dans ce livre, nous assistons au mariage sans amour du bouffon, ordonné par le roi, à sa déchéance sociale – temporaire - suite à l’emprisonnement de son fils pour attentat, et à la désagrégation de sa famille. Témoin privilégié d’événements historiques qui vont modifier le pays en profondeur, il restera près du souverain jusqu’à sa mort.

Mahi Binebine a écrit son livre à la première personne. Il a endossé la livrée de cet esclave doré (qu’a été son père) du palais, vivant en huit clos avec les bouffons de sa majesté et dont le destin ressemble à celui des courtisanes du harem.  Qu’il ait méprisé ou détesté  son père, c’est librement que celui-ci avait choisi de se mettre au service du roi (Hassann II,  monarque absolu). 

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A propos de l'auteur :

Mahi Binebine est le peintre le plus connu au Maroc aujourd'hui. D'abord professeur de mathématiques, peintre, sculpteur, romancier, il a publié neuf romans. Les Etoiles de Sidi Moumen (Flammarion, 2010 ; J'ai lu, 2013) a été traduit dans une dizaine de langues et adapté au cinéma par Nabil Ayouch (Les Chevaux de Dieu, primé à Cannes).

 

22 avril 2020

Paris vu et vécu par les écrivains - Françoise Besse

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Quatrième de couverture :

Balzac à Passy, Proust à la plaine Monceau, Colette au Palais Royal, Hemingway à Montparnasse, Sartre et Beauvoir à Saint-Germain-des-Prés... Au fil des siècles, dix, cent ou mille mains se sont relayées pour tresser la légende de la capitale. La ville de chair et de pierre, la ville de jour et de nuit, la ville comme un monde à découvrir... s'offre en une source d'inspiration, inépuisable. De Hugo à Modiano, mystérieux, poétique ou tourmenté, Paris est un roman.

Editions : Parigramme - ISBN : 978 2 84096 996 9 - Broché : 127 pages - Prix : 14,90 euros

Mon avis : ChezVolodia

Depuis des siècles Paris fascine, que ce soit par ses monuments, son romantisme vrai ou supposé, mais surtout par son rayonnement international. La centralisation du pouvoir absolu a accru son importance et son primat sur les autres, notamment dans les domaines artistique et littéraires.

Paris, ville de paraître, porteuse d'espoirs, cosmopolite. On y vient de partout dans le monde pour y trouver une liberté d'expression, qu'elle soit intellectuelle ou morale - impossible ou difficile à assumer "ailleurs" - pour nouer avec le succès, se faire un nom et côtoyer, à défaut de fréquenter, l'élite intellectuelle et mondaine de la capitale.

Ce livre est un recueil de pensées, d'impressions, de visions de la capitale laissées par des écrivains, qu'ils soient Français ou étrangers. Paris a été pour tous une source d'inspiration et de création, qu'ils aient vécu dans les beaux quartiers ou dans d'autres plus populaires. En voici, vingt exemples où l'on voit que l'héritage parisien devient littérature et que Paris à soi seul est un vaste roman. 

C'est avec délice que je me suis laissé entraîné à la suite de ces écrivains à arpenter les rues de Paris, mais je n'ai hélas pu ressentir les émotions qui les avaient traversé, Paris ayant énormément changé. Toutefois, des réminiscences de sensations, d'odeurs, d'ambiance de certains quartiers de Paris, connus dans mon enfance subsistent en ma mémoire. 

Le Paris des monuments et des beaux quartiers changent peu. Par contre le Paris, populaire se transforme au fil des ans. Des quartiers deviennent à la mode alors qu'hier ils étaient snobés, décriés, et délaissés par les gens bien nés. D'autres, par contre ne changent pas ou difficilement malgré de nouvelles habitations, d'élargissement des rues. Quant à l'ambiance, pour la majorité des quartiers, elle finit par se ressembler, idem les commerces et les individus, en cause, le mercantilisme conquérant de notre époque. Mais toujours, reste une certaine élégance et un charme de son passé.

Ce livre est de très bonne facture, sa lecture en est très agréable. Une délimitation des pages est faite pour chaque écrivain, ainsi que de nombreux textes et photos des endroits fréquentés à l'époque concernée. 

29 août 2019

Entrez dans la danse - Jean Teulé

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Quatrième de couverture :

Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement et s’est répandue dans Strasbourg de telle sorte que, dans leur folie beaucoup se mirent à danser et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois, sans interruption, jusqu’à tomber inconscient. Beaucoup sont morts.

Editions : Pocket - ISBN : 978 2 266 26916 0 - Poche 148 - Prix : 5,95 euros

Mon avis : Volodia

Alsace 1518 et plus précisément Strasbourg le 12 juillet. Ville fortifiée avec hors des remparts des champs ravagés par des périodes de grands froids, des inondations, la sécheresse ayant détruites toutes les récoltes et entourant une maladrerie.

A l’intérieur, une ville exsangue et ravagée, par des maux de toutes sortes : Peste, choléra, syphilis, lèpre, famine. Cette dernière conduisant les plus modestes de ses habitants à des infanticides et pour certains au cannibalisme.

Une jeune femme vient de commettre l’irréparable en jetant d’un pont son nourrisson. Eperdue de douleur, elle rentre chez elle et se met à tambouriner des ongles en cadence, puis se sont ses sabots qui s’entrechoquent avant, que mue par une force irrépressible, elle se mette à tournoyer bras relevés gracieusement, en avançant dans la rue. bientôt suivie par des voisins, puis les habitants des rues environnantes. Ils finirent par milliers à danser par les rues sans pouvoir s’arrêter, malgré leur état d’épuisement et les blessures contractées suite à ces sarabandes infernales. Aucune cause ne semble responsable ni satisfaire le Responsable de la ville, les médecins et l’évêque représentant de l’église. L’ergot du seigle, l’épilepsie, la folie furent un temps envisagée puis abandonnées. Reste la possession soutenue par l’évèque.

Pour endiguer ce contagieux fléau, les représentants de l’église se mirent à vendre des indulgences pour le paradis, des amulettes et autres bondieuseries, alors que pour l’administrateur de la ville, il suffirait que l’église ouvre ses greniers à blés et fasse preuve de générosité pour que les habitants, leur faim rassassiée, reviennent à leur état normal. Mais que nenni, l’église tient la bourse bien serrée, toute à ses privilèges et à sa supériorité sur un peuple qu’elle méprise. S’ensuivirent des mesures plus saugrenues et criminelles les unes que les autres avec la menace dans le lointain d’une invasion turque.

Finalement, l’administrateur de la ville arrive à faire plier l’évêque en lui laissant imaginer l'implication que serait la conversion de Strasbourg à la nouvelle religion introduite, au même moment, par Luther, et par la-même la perte des deniers par l’église catholique, et qui allègerait de fait son escarcelle.

Ce livre est plaisant à lire, bien que par moment j’ai trouvé que le récit partait un peu dans tous les sens. Il fallait la verve et l’humour citronné de Jean Teulé pour nous bailler cette absurdité. Petit bémol, j’aurai bien aimé également connaître la cause de cette folie, mais il semble que personne à ce jour n’ait d’explication, et je reste un peu sur ma faim sur une histoire qui se finit en queue de poisson. 

22 mai 2019

A l'origine notre père obscur - Kaoutar Harchi

 

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Quatrième de couverture :

Enfermée depuis toujours dans la "maison des femmes" - où maris, frères et pères mettent à l'isolement épouses, soeurs, et filles coupables, ou soupçonnées, d'avoir failli à loi patriarcale -, une enfant a grandi en témoin impuissant de l'aliénation de sa mère et en victime de son désamour. Le jour où elle parvient à s'échapper, la jeune fille aspire à rejoindre enfin son père dont elle a rêvé en secret sa vie durant. Mais dans la pénombre de la demeure paternelle la guette un nouveau cauchemar d'opression et de folie.

Entre cris et chuchotemets, de portes closes en périlleux silences, Kouatar Harchi écrit à l'encre de la tragédie et de la compassion la fable cruelle de qui tente de s'inventer, loin des clôture disciplinaires érigées par le groupe, un ailleurs de lumière.

Editions : Babel - ISBN : 978-2-330-06675-8 - Poche : 164 pages - Prix : 6,80 euros

Mon avis : Indiangay

J’ai beaucoup aimé ce livre ou les femmes sont tour à tour bourreaux et victimes. Victimes de médisances chuchotées d‘abord entre elles, puis propagées en rumeur par d’autres femmes prisonnières de l’ennui et de la frustration des hommes. Hommes tiraillés eux-mêmes par des désirs intenses au point d’en devenir pervers, soumis à une tradition d’un autre âge que les uns et les autres perpétuent de peur de voir leur faible pouvoir leur échapper, voir disparaître.

Dans ce livre, il est question d’une femme jeune encore, et de sa fille, née dans cette maison des femmes qui voit sa mère s’enfoncer dans la dépression puis, la folie en cherchant à comprendre pourquoi son époux, dont elle est toujours amoureuse et n'a de cesse d'espérer le retour l’a punie de cette manière, l’a recluse au milieu de ces femmes avec lesquelles elle n’a aucun point commun.

Cette enfant grandie dans la promiscuité avec les autres femmes, la maison a beau être grande, toutes les pièces, sont toujours occupées par des femmes qui préparent les repas, d’autres qui bavassent dans la salle commune, d’autres encore qui font leurs ablutions dans la salle des bains. Seul répit, la chambre sans fenêtre qu’elle partage avec sa mère et le toit terrasse où elle peut voir à l’horizon, la place du village ou s’écoule le temps et la vie.

A la mort de « la » mère, adorée, puis désaimée au fur et à mesure des années et de son désintérêt pour elle, elle ose franchir le seuil de la porte, pour aller rencontrer son père. Elle quitte une maison lourde de secrets, pour en retrouver une autre ou sévissent les mères, sœurs, belles sœurs de celui- ci. Elle rencontrera également le fils de son père, son demi-frère, non marié, âgé d’une quanrantaine d’anné, manipulateur et pervers. Et c’est par l’intermédiaire d’une servante, qu’elle comprendra la machination mise en place pour perdre sa mère, en raison d’une vengeance instituée par le fils de son mari et dont elle a été la victime inconsciente.

Cette histoire aurait pu se dérouler dans n’importe quel pays , au Magrheb, en Orient, en Asie du Sud est ou Méridionale, dans n’importe quels endroits où la séparation des sexes est très marquée, obligeant les hommes et les femmes à vivre entre eux, presque en vase clos, ou les clans sont déjà définis, et ou seuls les indéfectibles liens du couple ont lieu dans l’intimité d’une chambre close, ou la femme peut espérer être l’égale voir prendre le pouvoir sur son époux au détriment de tout et de tous.  

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