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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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Olam

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Verlaine

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13 novembre 2017

Sur les traces du Yiddishland - Alain Guillemoles

Yuddischland_livreQuatrième de couverture :

On l'appelait le Yiddishland. Au centre de l'Europe, à cheval sur la Pologne, la Lituanie, l'Ukraine, la Roumanie et la Hongrie, ce continent n'ayant ni centre ni vrais contours était peuplé de plus de onze millions de Juifs.

Avant la Seconde Guerre mondiade, ils formaient des minorités importantes et bien établies. Puis ce continent à disparu, comme l'Atlantide. Aujourd'hui, que reste-t-il des connumautés juives dans ces pays ? Comment y conserve-t-on le souvenir de leur présence ? Quel regard porte-t-on sur leur disparition ? Si des résidus d'antisémitisme subsistent, on ressent aussi de la nostalgie, de la curiosité et même une certaine idéalisation de ce passé.

Ce livre est le récit d'un voyage sur les route du Yiddishland d'aujourd'hui, à la recherche de ce qu'il en reste et de ceux qui tentent de le faire renaître ou, tout au moins, d'en perpétuer la mémoire.

Editions : Les Petits Matins - ISBN : 978 2 915 87982 7 - Broché 187 pages - Prix : 27 €

 

Mon avis : Volodia

Tout d'abord la couverture du livre : Celle-ci est illustrée par le mémorial aux victimes juives jetées vivantes dans le Danube. Présentation soignée et agréable, les pages sont de papier glacé, comportant de nombreuses photos actuelles prises dans les villes où s'élevaient d'importantes cours rabbiniques et ou régna en maître, le Hassidisme, le mouvement Musar, le Yiddish.

Intéressant également, le comparatif entre les vieux juifs rescapés et les populations de ces pays, qui quoi que l'on en pense aimeraient voir tous les juifs hors de leur frontière et peu importe la façon dont ils en sortent du moment qu'ils disparaissent...

J'aime et j'admire le courage ou l'inconscience de ceux qui sont restés, de ceux qui sont revenus et ceux venant de "pitchipoï" qui s'y installent pour être plus prêt de leurs rebbes et du très célèbre tzadik rabbi Nahman. En lisant ce livre, je me rappelais mon voyage en Ukraine en Janvier 2010 pour une raison particulière, qui m'a fait me recueillir au ravin de Babi Yar. J'ai parcouru avec mes ancètres les grandes cours rabbiniques de Ouman, Bratslav, Berditchev et Munkacevo ou flottaient toutes les âmes des tzadikkims disparus. Les mélodies klezmer me revenaient en mémoire et j'aurai aimé, pouvoir danser lors de Simrath Torah, vêtu d'un caftan et coiffé d'un schtreimel d'où dépasseraient les païs. Retrouver pour  un instant le monde disparu de mes ancêtres, mais c'était impossible, trop de malheurs sont encore vivaces.

De la tristesse toutefois, de voir que des lieux saints aient été transformés en lieux profanes, que les populations juive et  non juive n'ont pratiquement pas de contact et que bien que les murs des quartiers juifs et des ghettos n'existent plus en réels, ils subsistent dans les mémoires des uns et des autres. Le passé n'est pas enseveli dans les mémoires et je me rends compte que les juifs sont toujours les boucs émissaires de tous les malheurs qui s'abattent sur les pays concernés. Hum oui, le mythe du juif riche est coriace !

En fermant ce livre, j'ai fermé la porte de mon passé et repris ma route d'apikhor. Ce livre a le pouvoir de ressusciter ce qui a été et de nous le faire ressentir avec acuité. Mais n'est-ce pas l'intérêt d'un livre. Y entrer, s'y oublier pour revivre des émotions enfouies au plus profond de soi.

 

arton3892A propos de l'auteur :

Journaliste au quotitien La Croix, Alain Guillemoles est spécialiste de l'Europe Centrale et de l'Ex-URSS. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont, aux Editions Les Petits Matins : Même la neige était orange. La révolution ukrainienne et Gazprom, le nouvel empire, avec Alla Lazareva

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4 octobre 2016

Olam - Mark Zborowsky et Elisabeth Herzog

49315751_p"Ami lecteur, la ville des petites gens où je te mène se trouve juste au centre de cette "zone bienheureuse" ou l'on a entassé les juifs les uns sur les autres, comme des harengs dans un tonneau, en leur ordonnant de croître et de prospérer... Cachée dans un coin loin, très loin, isolée du monde, cette ville est assise, telle une orpheline, rêveuse, ensorcelée, repliée sur elle-même. indifférente aux bonnes choses que les hommes se sont donnés la peine de créer et pour lesquelles ils ont trouvé des noms tels que "culture", "progrès", "civilisation". Ainsi parle, et avec humour, Chalom Aleichem, le grand écrivain.

Olam : une oeuvre exceptionnelle qui sera lue par les juifs français avec une immense nostalgie, une langue précise, sans emphase, une volonté d'être compris de tous. Le lecteur est plongé au sein d'une de ces centaines de bourgades d'Europe centrale où le peuple juif a vécu pendant cinq siècles en marge des peuples Polonais, Austro-Hongrois et Russe. Civilisation du passé ; la haine nazie l'a détruite dans l'horreur.

L'existence de ces millions de juifs était essentiellement sous le signe de la tradition biblique, l'ordre divin décidant des moindres faits et gestes. Le peuple du shtetl, civilisation du livre et du verbe, a privilégié, quelles que fussent les circonstances, l'étude de la Torah. Femmes et travailleurs, en cette société pyramidale, hiérarchisée, acceptaient leur indigence. Ils savaient que les meilleurs de leurs fils étudiaient la parole sacrée dans l'entourage de rabbis, parfois charismatiques.

Ce livre est actuel. Tout ce que l'on voit s'affirmer dans le monde juif contemporain, ses contradictions, préexistent dans ces petits shtetsl. Les cours des tsaddikim hassidiques, l'humour yiddish, perpétué par les Marx Brothers et Woody Allen ; jusqu'au Bund et au sionisme, réaction d'opposants au shtetl, partis vivre dans les villes à l'écart de ce corset religieux aux règles rigides. Le shtetl est une microcosme de la judéité ashkénaze dont on sait le rôle pionnier en Israëll avec la branche allemande.

Olam est aussi la rue juive : vivre ensemble, les fêtes, les marchés, les cris des mères, les querelles domestiques, la peur continuelle enfin du pogrom.

17 janvier 2016

Yoshé le fou - Israël Joshua Singer

Yoshe_le_fouQuatrième de couverture :

L'histoire d'un amour passionné, absolu, et pourtant interdit, condamné d'avance, telle est la trame de Yoshé le fou le plus célèbre des romans d'Israël Joshua Singer, comparé par la critique des années trente à Tolstoï, Balzac et Dickens.

Il se situe à l'aube du 19ème siècle dans une communauté hassidique de Pologne. A peine âgé de 15 ans, le fragile Nahum a du épouser la fille du rabbi, la grosse et sotte Sourele. Dans cet univers clos et frénétique qu'est la cour rabbinique, il vit en marge et n'a d'autre refuge que l'étude jusqu'au jour où il croise un regard, celui de Malka, la très jeune femme de son beau-père. Aussitôt c'est l'étincelle, la flamme, la passion qui embrase tout. Mais c'est aussi la peur de l'interdit, l'angoisse, le remords - et le plus cruel des dénouements pour les amants.

Quinze ans après le drame, quel est cet homme étrange qui arrrive au village et réveille un passé que tous veulent oublier ? Yoshé le fou est-il ou n'est-il pas Nahum ? Par-delà la mort, un aussi grand amour peut-il encore vivre ?

 

Mon avis : Volodia

En lisant ce livre, je n'ai pu manquer de faire un rapprochement avec "le Dybbuk". Je n'ai eu aucun mal à reconstituer l'univers de ces cours rabbiniques d'Autriche et de Galicie que ce soit ou au XVIIIème siècle au 20ème ou au 21ème siècle, le hassidisme reste fidèle à ses principes et traditions d'autant que maintenant (et malgré leur négation d'un Etat qui ne leur a pas été donné par Dieu) ils ne sont plus mis à l'index par les juifs orthodoxe....

La différence d'éducation et de raffinement entre le Juif Autrichien plus ouvert sur le monde et le juif criaillant, mendiant et crasseux du schtetl, souvent l'esprit borné et passant sa vie en bigoterie et en lamentations pour tout et rien avec un air de martyr désigné fait que l'on prend (du moins moi je prends) fait et cause pour ce jeune homme obligé par tradition et pour une alliance entre cours rabbiniques de se marier, alors qu'il n'était pas prêt, avec une fille qu'il n'a pas choisi et avec qui il est sans conteste mal assorti.

Ce livre vous fait pénétrer dans un mode clos avec ses propres lois, ses traditions, ses peurs, ses superstitions ou la méfiance ancestrale du"goï " perdure de génération en génération.

Israël Joshua Singer est né en Pologne en 1893. Fils de rabbin, il s'est tourné très tôt vers le journalisme et la littérature. Auteur d'une dizaine de romans, recueils de nouvelles et pièces de théâtre, il est devenu très tôt un des plus célèvres écrivains de langue yiddish de son époque. Il a émigré aux Etat-Unis en 1934 et est mort à New york en 1944. Il était le frère d'Isaac Bashevis Singer, Prix Nobel de littérature en 1978.   

16 décembre 2015

Le Shetetl - Rachel Ertel

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Depuis le Moyen Age jusqu'à l'extermination nazie, un milieu juif unique au monde a existé. De la Baltique à la mer Noire, du Dniepr à l'Oder, enraciné dans les vastes plaines de Pologne, accroché aux flancs des Carpathes, blotti dans le vallées, le shtetl (bourgade, en yiddish) fut un lieu de vie religieuse, sociale, politique et culturelle foisonnante.

Grâce à son autonomie, à la solidarité de ses membres,  la diersité de sa vie associative, le shtetl a permis l'éclosion et la pénétration des idéologies modernes : Haskala, sionisme, nationalisme culturel, socialisme dans ses diverses tendances. Malgré la misère, le chômage et la discrimination, sa population - surtout sa jeunesse - a multiplié les partis politiques, les écoles juives séculières, les bibliothèques, les troupes théâtrales, les associations éducatives et culturelles. Par son inventivité, le shtetl demeure une source d'inspiration que ce livre nous restitue dans ce qu'elle a d'irremplaçable.

Editions : Payot rivages - ISBN : 978 2 228 906296 - Broché 377 pages - Prix : 23 euros

Mon avis : Volodia 

Ce livre restitue un monde disparu, à une époque ou si les juifs étaient persécutés, misérables et miséreux, où le yiddish était la seule langue parlée par tous, ils n'en étaient pas moins riche d'un optimisme et d'une foi en l'avenir leur permettant d'absorber toutes les idées nouvelles susceptibles d'améliorer leur condition.

Pour tous ceux qui ont envie de pénétrer un peu plus dans le monde yiddish.

 

A propos de l'auteur :

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Rachel Ertel est née en Lithuanie polonaise, dans un shetetl.

Professeur émérite à l'université Paris 7, traductrice, elle est la plus grande spécialiste française de la culture yiddish.

 

9 octobre 2013

Le petit monde de la rue Krochmalna - Isaac Bashevis Singer

cvt_Le-petit-monde-de-la-rue-Krochmalna_2010Quatrième de couverture :

"Ce soir-là, il plut et le cocher dut remonter la capote du droshky. Marx pris Tsirele dans ses bras et l'embrasse. Il la sentait trembler contre lui comme un petit oiseau. Le souffle court, elle le repoussa, le visage cramoisi. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas éprouvé un tel désir pour une femme, un désir clair et violent, comme dans sa jeunesse..."

C'est précisément pour retrouver sa jeunesse que Max Barabander, un ancien truand qui a fait fortune en Argentine, revient rue Krochmalna. Entre Tsirelé, la fille du rabbbin, Reyzl Kork, l'entremetteuse, Basha, la petite servante, Theresa la sorciere. Il hésite... Les ménagères, les étudiantes, les tailleurs, les boulangers, les voleurs, les enfants, le rabbin, tout le petit monde de la Varsovie juive d'autrefois revit ici à nouveau;

"ces hommes, ces femmes à l'existence banale, presque médiocre parfois, mais soudain illuminée du dedans par toutes les magies de l'esprit'. (Jean d'Ormesson).

 

Editions : Folio - ISBN : 978 2 07 038733 5 - Poche : 266 pages - Prix : 7,70 euros

 

Mon avis : Volodia

Isaac Bashevis Singer met un scène un homme, Max Barabander, qui n’est ni méchant, ni totalement incroyant. Né dans le quartier juif de Varsovie, il a fait fortune en Argentine par des moyens douteux. A la mort de son fils, et afin de se reconstruire son médecin lui recommande de voyager.

Ce qu’il fait, et, après avoir traversé divers pays dont l’Angleterre, la France, l’Autriche. Il revient en Pologne avec le but précis de se recueillir sur la tombe de ses parents qu’il a «oublié» depuis plus de 20 ans.

Ne parlant pas le Polonais (comme la plupart des juifs de l’époque) Il échoue dans le quartier juif de Varsovie, plus précisément là ou il été élevé et a fait ses premiers pas de « voyou » dans  la rue, miséreuse Krochmalna. Dans ce microcosme ou tout le monde se connaît, et peu enclin à la morale, Max Barabender entreprend de séduire simultanément : la fille du rabbin, la femme du chef de la pègre locale, Thérésa la «sorcière», et une jeune servante qu’il compte initier à la prostitution en Argentine.

Bien conscient de l’immoralité de ses actes et certain qu’en retour  il ne pourra échapper au châtiment divin, Max Barabander, ne peut s’empêcher de se mettre dans des situations impossibles, se précipitant, ainsi que ceux qu’il côtoie  dans l’abîme….

L’intérêt de ce livre n'en est pas tant l'histoire, qui à mon sens, n'est pas une des meilleures écrites par cet auteur, mais le fait qu’il fait revivre ce qu’on appelait le yiddisland avant la Shoah, un monde ou bien que vivant côte à côte les goys et les juifs appartenaient à deux mondes bien différents.

Un état dans l’état existait. Des Polonais détestant les juifs au motif qu’ils avaient «crucifié» le Christ. Les juifs ne parlant que le yiddish, avec leurs propres lois, leurs tzaddikkim (guides), leurs rabbins miraculeux,  et se méfiant des «gentils» prompts à organiser des pogroms.

Deux mondes s’affrontaient : le traditionnel avec des vieux craignant dieu et suivant ses préceptes à la lettre. Une jeunesse que tentait la modernité, lui faisant abandonner les traditions. Mais pour tous la pauvreté engendrant la misère avec leurs cortèges de maux, de désordre et de corruption. Tous ayant pour ennemi commun : le policier qu’il fallait soudoyer pour simplement subsister.

 

Digression :

Je ne partage pas l'avis de Monsieur d'Ormesson lorsqu'il qualifie la vie de ces habitants de "presque banale", médiocre parfois. Qui connait la vie des juifs de Pologne surtout à la fin du 19ème, début du 20ème siècle ne peut se permettre de la qualifier de banale. 

La rue Krochmalna comme la rue Nalewski étaient des rues miséreuses parmi les rues les plus pauvres du quartier juif. On y habitait et y travaillait dans les caves. Les enfants marchaient pieds nus et le pain lorsqu'il y en avait était ramolli à la fontaine. Ces deux rues furent englobées dans le ghetto et furent un point stratégique lors de son insurrection.

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29 avril 2013

Interdit - Karine Tuil

9782253133377-TQuatrième de couverture :

"Je m'appelle Saül Weissmann, mais ne vous fiez pas à mon nom qui n'est pas juif en dépit des apparences. J'ai été, pendant soixante-dix ans, un imposteur pour les autres et pour moi-même".

Ainsi commence la confession du narrateur, un vieux survivant d'auschwitz qui apprend de la bouche d'un rabbin qu'il n'est pas juif selon la Loi de Moïse. Rejeté par les siens, Saül Weissmann se retrouve en proie à une véritable crise identitaire qui va faire surgir son double isssu de la négation de sa judéité.

S'engage alors un dialogue difficile entre ce juif et ce non juif qui cohabitent en lui : quelle identité Weissmann doit-il revendiquer ?

 

Editions : Le Livre de Poche - ISBN : 978 2 253 13337 7 - 140 pages - prix : 5,60 euros.


Mon avis : Volodia

Tout commence lorsque Saül Wissermann à l’idée saugrenue de vouloir se marier à 70 ans, avec Simone 40 ans, rencontrée 3 mois auparavant lors d’une sortie organisée par les randonneurs juifs de France. Simone, vieille fille aussi vilaine physiquement que le pêché et juive très pieuse, veut une cérémonie religieuse. En foi de quoi, le couple se rend chez le rabbin en vue d’organiser le mariage.

 Là les complications commencent. Le rabbin, blanc bec de 25 ans, sûr de lui et fier de ses cinq ans d’études pour l’obtention de son rabbinat, s’ingénie avec insistance, à leur demander l’acte de mariage religieux de leurs parents respectifs, attestant de leur judaïté. Ce que Simone, prévoyante lui remet sans problème, alors que Saül n’a aucun papiers. Ceux-ci ayant disparus ainsi que toute sa famille dans les crématoires d’Auschwitz. De fait, Il ne peut fournir ni document, ni les quatre témoins nécessaires pour justifier de sa judéité. Le mariage ne peut avoir lieu.

S’ensuit une situation kafkaïenne, ou Le rabbin s’entête, et malgré les explications de Saül sur sa circoncision, sa déportation, sa récitation par cœur du Kaddish, il lui affirme qu’il n’est pas juif ! En effet, selon la loi religieuse, c’est par la mère que se transmet la religion. Ne pouvant le prouver, il est considéré comme non juif pour la loi religieuse, alors que pour la loi civile européenne et israélienne il est considéré comme juif. Suite à cette révélation, Simone refuse de l’épouser civilement et le rejette, de même que son père du domicile duquel il se fait jeter manu militari.

Désemparé, en pleine crise identitaire, Saül Wissermann se débat avec sa double personnalité. Le juif et le non juif, qui s’épient et se querellent l’un et l’autre sans cesse….

Je ne vous en dis pas plus hormis que ce livre est un petit bijou. L’auteure manie la théorie de l’absurde et l’humour citronné avec brio. On s’amuse beaucoup à sa lecture.

 

20 février 2013

Le goût de l'humour juif - Textes choisis et présentés par Franck Médioni

humour juifQuatrième de couverture :

"Il n' a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain" écrit Henri Bergson.

Les histoires juives qui forment ce recueil révèlent l'être juif dans sa complexité et sa singularité. Dans leur désenchantement joyeux, leur autodérision enjouée, leur désillusion sans ressentiment, leur lucidité sans haine, elles sont profondément humaines,irrésistibles et pétillantes d'intelligence.

 

Editions : Mercure de France - ISBN : 9 782715 231948 - Poche 146 pages - Prix 6,90 €

 

Mon avis : Volodia

Ce recueil présente des textes de plusieurs personnalités du monde juif, qu'ils soient cinéastes, artistes comiques professionnels, écrivains, tels  : Woody Allen, les frères Marx, Kafka, Wolinsky.

Ces historiettes sont réparties en catégories :

- La famille, les mères, l'amour (quoi de plus envahissant qu'une famille juive et surtout une mère juive).-

- Dieu, la religion, la mort spécialement dans le milieu hassidique et les shetlets.

- L'argent, les affaires hum oui, c'est bien connu, les juifs ne parlent que de cela...

- Les goys, les antisémites, ennemis héréditaires ressurgissent à chaque crise économique et/ou politique.

Particulièrement réaliste, jouissif ce livre devrait plaire autant aux juifs qu'aux goys. Ce qui est un exploit sans précédant, plaire aux deux communautés en les confortant dans leurs opinions et leurs préjugés.. Le rêve.

14 juillet 2011

Contes hassidiques

Quatrième de couverture :

9782715232105"Chez nous, dans la région de Kiev, il n'est pas de maison dans violons ! Vous voulez savoir combien il y a d'hommes dans une famille ? Regardez les murs et comptez les violons qui y sont accrochés ; tant de violons, tant d'hommes ! Tous jouent, le grand-père, le père, le fils... Il est regrettable pourtant que chaque génération joue ses propres airs sans s'inquiéter des autres... Or, si une mélodie vit, elle peut aussi mourir. Autrefois jeune et pleine d'entrain, peu à peu elle s'affaiblit, ses forces l'ont quittée, elle n'est plus... Puis soudain elle ressuscite..."

Et voici donc un des plus beaux et des plus célèbres contes de Peretz, l'histoire de la mélodie composée pour un mariage par un pauvre violoniste et qui au fil du temps, se métamorphose, passe les frontières survole les campagnes, les villes en aidant à mieux vivre tous ceux qui l'entendent

Voici l'histoire de ce coquin de Mendel qui rend visite à ce vieux  grigou de Rez Ooza et sait très habilemnet  lui soutirer une dot pour sa fille

Voici le chaleureux Rabbi de Biala qui refuse les prescriprtions  trop sévères de la religion pour faire chanter et danser ses hassidim - le hassidim prônant qu'on prie d'abord avec son corps. Voici donc ces merveilleux contes hauts en couleur, plein d'émotions et d'humour enfin réédités.

Editions : bibliothèque étrangère MERCURE DE FRANCE - Broché 171 page - ISBN : 9782725 232205 - Prix : 17,50 euros

 

 Mon avis : Volodia

Il peut être particulièrement ardu pour des personnes ne relevant pas de notre culture de comprendre et de nous suivre à l'intérieur de chaque shettle ,(villages juifs d'Europe de l'Est vivant en vase clos et en complète autarcie, non par choix mais bien souvent par obligation) ou toute la vie de chacun est rythmée par la Torah, le Talmud et/ou  chaque geste et acte de la vie sont dictés  par la religion Dans chacune des nouvelles de ce livre,  qui peuvent être comprises de plusieurs façons,  la meilleure reste celle qui nous rapproche de Dieu.

Je me souviens qu'enfant j'avais demandé à mon arrière grand-père pourquoi notre peuple jouait essentiellement du violon. Il m'a répondu "... En cas de progrom c'est ce qu'il y a de plus facile à emporter, et une des seules richesses qui nous soit laissée..."

 

i_3_8PeretzA propos de l'auteur , (source wiképédia) :

Isaac Leib Peretz (né le 18 mai 1852 à Zamosc, mort le 3 avril 1915 à Varsovie, connu également en tant que Leybush Peretz יצחק־לייבוש פרץ et Izaak Lejb Perec (en polonais) mais surtout sous le nom de I.L. Peretz, était un écrivain et dramaturge de langue yiddish. Selon Payson R. Stevens, Charles M. Levine et Sol Steinmetz, il fait partie des trois auteurs classiques de la littérature yiddish, aux côtés de Cholem Aleichem et de Mendele Moich Sforim.  Il joua, selon Sol Liptzin, un rôle pionnier dans l'émergence d'une littérature yiddish, donnant ses lettres de noblesse à une langue jusqu'alors décriée comme un vulgaire jargon, mais dont l'essor devait être confirmé par Cholem Aleichem. "Peretz suscita chez son électorat un profond désir d'émancipation, un désir de résistance..."

Il voyait le monde comme un ensemble de nations différentes, chacune ayant son identité propre, et il s'opposait à une culture universelle. Toujours selon Liptzin : "Chaque peuple était à ses yeux un peuple élu ; son rôle en tant qu'auteur juif était d'exprimer [...] des idéaux juifs ... bâtis sur une tradition et une histoire juives".

Contrairement aux autres Maskilim, il tenait en grande estime les Juifs Hassidiques pour leur mode de vie, tout en admettant que des concessions à la faiblesse humaine étaient nécessaires. Ses nouvelles "If Not Higher", "The Treasure", ou "Beside the Dying" symbolisent l'importance de privilégier les devoirs du coeur plutôt que les devoirs du corps.

18 juin 2011

Melnitz - Charles Kewinsky

9782253129035Melnitz renoue avec le tradition du roman familial du XIXè siècle.: La saga des Meijer, une famille juive, suisse, court sur cinq générations, de la guerre franco-prussienne à la deuxième guerre mondiale.

1871 : le patriarche Salomon, marchand de bestiaux, vit à Endingen, l'un des seules bourgades helvétiques où les juifs sont autorisés à résider. La famille commence son ascention sociale, sans jamais parvenir à s'affranchir du destin des exclus.

1945 : L'oncle Melnitz, revenu d'entre les morts, raconte. Il est le grand récitant de cette admirable fresque, hommage au monde englouti de la culture de l'humour yiddish, tour de force romanesque salué comme un chef d'oeuvre par une critique unanime.

Editions : Le livre de Poche (existe en broché) - Prix : 9 euros - 955 pages - ISBN 978 2 253 12903 5 

Prix du meilleur livre étranger 2008

Divers critiques :

Un torrent furieux qui vous entraîne au bout de quatres jours (quatre heures ?) de lecture frénétique, au bout d'une histoire folle et forte, tour à tour comique et tragique. 

 Philippe Chevilley, pour les Echos.

Mon avis : Volodia

Un livre de la trempe des frères Singer !

26 avril 2011

La corne du bélier - Isaac Bashevis Singer

9782234050815_1_75A la suite de savants calculs, les grands maîtres de la kabbale avaient désigné l’année 1665-1666 comme devant être celle de la venue du Messie…

 

Dans les communautés juives d’Europe Centrale et surtout en Pologne qui se remettaient à peine des massacres perpétrés seize ans plus tôt par les cosaques de Chmielnicki, un immense souffle d’espoir quand, en effet, un prétendant messianique apparut? Il s’appelait Sabbataï Zevi.

 

La corne du bélier est l’histoire de l’hystérie collective qui s’empare de la petite ville de Goray, dans la province de Lublin, quand un disciple de SabbatÎ Zevi la « reprend en main ». Ceux qui l’écoutent, de plus en plus nombreux, délaissent les tâches quotidiennes. Tous les interdits sont abolis puisque les temps sont venus. Goray va connaître des journées délirantes. Que chacun vive selon son plaisir ! Mais, quand le jour tant attendu arrive, c’est la révélation que le rédempteur n’était qu’un imposteur…

 

Grouillant de vie, audacieux, truculent, La corne du bélier est un livre fascinant autant par son étrangeté que par son accent de vérité historique?

 

Ne préfigure-t-il pas, en outre, certaines des convulsions tragiques de notre univers d’aujourd’hui ? 

La corne du bélier est le premier roman d’Isaac Bashevis Singer et le seul à avoir paru en Pologne avant la guerre. Il a été écrit en 1933, publié en feuilleton dans la revue Globus de Varsovie en 1934, puis en volume en 1935, par les soins de la section yiddish du Pen Club polonais. A cette date, Isaac Bashevis Singer venait d’arriver aux Etats-Unis et il attendra 1945 pour publier son second roman : La famille Moskat, d’abord feuilleton, puis en 1950 seulement en volume

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