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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
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5 mai 2021

Combats et métamorphoses d'une femme - Edouard Louis

Combats-et-metamorphoses-d-une-femme

Quatrième de couverture :

Pendant une grande partie de sa vie, ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme.

Pourtant un jour, à quarante-cinq ans, elle s'est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit, elle a constitué sa liberté. Ce livre est l'histoire de cette métamorphose.

 Editions : Seuil - ISBN : 978 2 02 121254 6 - Broché : 117 pages - Parution avril 2021 - Prix : 14 euros.

 Mon avis : ChezVolodia

Dans ce livre, Edouard Louis nous parle de sa mère. Ses espoirs tôt déçus  de respect et d’indépendance dans son couple, dans la société.

Il l’a regarde vivre, en a parfois honte parce qu’elle est soumise, même lorsque son mari l’humilie en public en la traitant de « grosse vache », parce qu’elle ne parle pas comme il le faudrait en raison d’un manque d’éducation après avoir trop tôt quitté les bancs de l’école,  parce qu’elle supporte tout et n’importe quoi sans se rebeller, trouvant moult prétextes à son inertie.  

La mère est issue d’un milieu d’ouvriers d’usine. La famille du père est plus chaotique, en marge de la société (chômage, prison, alcoolisme) car même dans la pauvreté, il y a des degrés et on se raccroche comme on peut, et à n’importe quoi afin de ne pas être tout en bas de l’échelle sociale.

Mariée jeune et maltraitée par un premier mari alcoolique et violent, elle se retrouve bloquée à la maison avec deux enfants alors qu’elle n’a pas 20ans. Elle n’aura guère plus de chance avec son second époux, avec lequel elle aura Edouard Louis, puis des jumeaux non désirés, qu’elle souhaite dans un premier temps « faire passer », mais qu’elle finit  par accepter bon gré, malgré, par décision du père qui espérait grâce à leur venue divers aides des services sociaux.

Cinq enfants, encore de quoi rester dans la passivité, sans argent, sans point de chute en cas de départ du domicile conjugal, sans perspective d’avenir. Tout est fait pour la maintenir dans la précarité, la fatalité anéantissant toutes velléités d’indépendance.

La famille étant tombée dans la misère, le père ne pouvant plus travailler, suite à un accident,  elle prend un emploi d’aide à domicile faisant la toilette de vieilles  dames ce qu’elle n’aimait pas, mais lui permettait de joindre les deux bouts et d’avoir un peu d’argent à elle.

A 45 ans, ses enfants étant grands elle décide que cela suffit et se sépare de son mari. Si lui sombre dans la déchéance, elle, revit. Elle reprend son métier d’aide à domicile qu’à présent elle apprécie car il devient un des instruments de sa libération. Une rencontre avec un autre homme, puis son départ sur Paris afin de vivre avec lui  suffit à la transformer, lui redonnant le goût de s’habiller, de se maquiller de redevenir une femme. Ce nouveau bonheur lui a donné une jeunesse qu’elle n’avait jamais eue.

J’ai beaucoup aimé ce livre. Edouard Louis a gagné en maturité. Je n’ai pas ressenti comme dans ses précédents écrits de honte ou de volonté de revanche agressive sur son passé difficile. Ses sentiments envers sa mère semblent apaisés.  Reste toujours des contestations dans la véracité de ce récit selon le maire et les habitants de son village, il semble que la vérité soit assez éloignée de la réalité. Toujours est-il que même si cette histoire ne « colle pas » avec celle de sa mère, elle peut être un hommage à toutes ces femmes humbles, asservies, rabaissées, humiliées par la société et dans leur vie de couple parce qu’ignorante et  n’ayant pas de défense, celles qu'on croise tous les jours mais qu'on ne voit pas car sans existence.    

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Commentaires
A
Un roman peut trouver sa force en se fondant sur des témoignages. C'est dommage de qualifier un ouvrage selon l'effet commercial escompté. Je parle en tant qu'auteur novice, j'avoue avoir contacté divers libraires et associations gays en insistant sur la véracité du texte , mais je pense que dans le fond ça n'a pas d'importance. Ce qui importe, c'est le message humain du livre, pas son fondement. Un message peut paraitre vrai pour untel et faux pour d'autres, tout dépend de l'état d'esprit des lecteurs. Personnellement, je suis attiré par les romans psychologiques justement pour la force des personnages, non pour les "intrigues" du scénario. <br /> <br /> <br /> <br /> "Vrai ou faux, où sont ces vérités boudeuses qui nous tournent le dos ?" ... (c'est un vers d'un de mes poèmes qui me revient en tête...)
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C
Dobrie Dien<br /> <br /> Effectivement, le problème c'est qu'Edouard Louis de même qu'Hervé Guibert dans un autre genre, ont souvent qualifié de vrai ou de romans leurs écrits et vice versa selon l'effet que pouvait produire ceux-ci.<br /> <br /> Reste que c'est un livre magnifique, dont le récit, comme je l'ai écrit peut s'appliquer à de nombreuses femmes.<br /> <br /> Quant à la solidité intellectuelle et morale de la gent féminine, c'est vrai qu'elle est largement plus solide, plus forte je vous rejoins sur ce point.
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A
Un livre n'a pas besoin d'etre vrai à 100% pour etre crédible. Ce sujet m'interpelle, je m'intéresse aux histoires des "ratés" , des personnes asservies par la vie. "La femme est un roseau qui plie mais ne se casse pas", comme dit le moussar. On a beaucoup à apprendre de la force des femmes, elles sont plus solides qu'elles n'y paraissent. Les hommes sont lâches et violents,c'est une triste réalité patriarcale. L'histoire racontée est hélas encore d'actualité , quand on voit le nombre de féminicides...
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