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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
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28 octobre 2018

Qui a tué mon père - Edouard Louis

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Quatrième de couverture :

"L"histoire de ton corps accuse l'histoire politique."

 

Editions : Seuil - ISBN : 9 782021 399431 - Broché 185 pages - Prix :  12 €

Mon avis : Volodia 

Nouveau livre ou devrais-je dire presque un opuscule d’Edouard Louis. Si j’ai aimé son premier livre, et sous certaines réserves le second, je reste dubitatif quant au troisième. 

Dans ce dernier, si j’apprécie l’hommage que l’auteur rend à son père, j’ai un peu de mal avec une certaine forme de dualité qu’il adopte vis-à-vis de celui-ci. En effet, dans ses précédents livres il menait « à charge » contre son père  - lui reprochant sa brutalité, ses excès - et qu’il comprend dans ce présent livre…. Je suis également déçu par les poncifs dont il nous abreuve et qui semble être sa marque de fabrique. Je comprends que son but au fil de ses livres est de dénoncer la condition ouvrière et les injustices qu’elle subit au travers de la vie de sa famille. Mais qu’il me pardonne, sa situation familiale (du moins celle qu’il décrit dans ses livres) fait plus penser à celle de cas sociaux que d’ouvriers. 

A l’écouter et le lire, on a l’impression que les ouvriers n’ont d’autre choix que d’accepter cette fatalité, de supporter leur condition et de noyer leur chagrin dans l’alcoolisme, l’inculture, le populisme, le racisme et j’en passe. Je m’insurge en faux. La classe ouvrière a énormément évolué depuis la fin du XIXème et première moitié du XXème siècle. Les ouvriers d’aujourd’hui ne sont plus ostracisés et cantonnés aux frontières de la société dans laquelle ils évoluent et l’ascenseur social n’est pas bloqué au rez-de-chaussée pour qui s’en donne les moyens, lui-même en est la preuve. 

Certes il sera beaucoup plus difficile d’accéder à un autre statut, si on est né dans une famille d’ouvriers depuis plusieurs générations (piété filiale oblige parfois) et qu’en plus, on vive dans une région où il n’y a rien d’autre que l’usine du coin qui fait travailler 2 ou 3000 personnes. Mais à force de volonté, il est possible d’accéder à autre chose. Je n’emploie pas le terme évoluer car cela reviendrait à considérer qu’être ouvrier est une condition inférieure à l’égard d’autres semblant plus valorisantes. Or pour moi, il faut de tout pour qu’une société fonctionne, de même qu’il faut des dirigeants et d’autres qui suivent et obéissent pour participer à son évolution et/ou à son amélioration. Quant à la culture, rien n'empêche quiconque de fréquenter une bibliothèque, pratiquement toutes les villes de province, voir les quartiers de Paris ou desdites villes ont une médiathèque gratuite, reste qu'après c'est un choix que nul ne peut prendre pour vous. Encore, faut-il avoir l'intelligence et être conscient de certains manques....! car le fossé qui s'épare les deux (culture et intelligence) est au moins aussi large que le Grand Canyon..!

Dans ce livre Edouard Louis tire à boulets rouge sur les dirigeants et gouvernements successifs responsables selon lui du maintien au bas de l’échelle sociale des ouvriers et de  sa politique de sa paupérisation. C’est un livre engagé, en forme de « J’accuse » mais bien qu’il ose nommer par leur nom ceux qu’il estime coupable, Edouard Louis n’est pas Emile Zola et j’ai envie de lui rappeler qu’il ne suffit pas d’écrire des livres à faire pleurer dans les chaumières pour être crédible. 

Je reproche à Edouard Louis d’avoir, et c’est un comble, ostracisé :

. toute une région en faisant passer ses habitants pour des gens primaires, bêtes et incultes.

. la classe ouvrière pour lui ôter toute volonté d’être à même de décider de son propre destin.

. d’utiliser « ces pauvres » qu’il se veut si ardemment défendre, mais dont il se sert pour matière à écrire.

Je vais même aller plus loin. Sous couvert de dénoncer l’injustice sociale des classes laborieuses, il se permet de les mépriser en leur prêtant un langage populaire à la limite de l’analphabétisme, un esprit obtus, raciste, etc… heureux lui d’avoir échappé à cette crasse ignorance.

Edouard Louis aurait pu faire une force de son expérience et il se complait dans les rancoeurs, la vengeance et c'est dommage !

 

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