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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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31 juillet 2018

Voyage en Pologne - Alfred Döblin

couv_doblinQuatrième de couverture :

"Des champs plats passent furtivement, de petites forêts. Au bord d'un cours d'eau, sous un pont de bois, une paysanne va pieds nus, foulard blanc sur la tête. Quest-ce que cela ? Troupeaux de boeufs. De nouveau des terres cultivées. Beaucoup d'oies blanches. C'est la Pologne."

Un matin de septembre 1924, par la fenêtre du train qui l'emmène de Berlin à Varsovie, Alfred Döblin pose  pour la première fois le regard sur la campagne polonaise. Il parcourra le pays pendant deux mois, mû par le désir de comprendre cet Etat voisin, tout juste sorti des cendres de la Première Guerre Mondiale et qu'il connaît mal. Posant sur toutes choses un regard curieux, notant au fil de ses promenades les impressions qui feront la matière de ce livre, il interroge sans relâche ses interlocuteurs :

"Quelles forces, quelles puissances organisent l'Etat ? Qui gouverne, officiellement ou non ? Qui a faim, et qui est rassasié" ?

Alerté par la montée de l'antisémitisme à Berlin depuis le début des années 1920, Döblin accorde une attention toute particulière à la population juive. Le mode de vie de ce peuple ayant sa propre langue, lui-même d'origine juive.

Ce monde décrit par Döblin a cessé d'exister : la guerre et la barbarie nazie ont anéanti la culture juive polonaise et bouleversé à jamais la physionomie du pays. Le témoignage de l'écrivain, façonné par le style puissant qui fait de lui l'un des plus grands auteurs allemands du XXème siècle, retrace les contours d'un monde disparu.

Editions  : Flammarion - ISBN : 978 2 0812 4139 8 - Broché 381 pages - Prix 24 euros

 

Alfred Döblin (1878 - 1957), exerçant la profession de médecin à Berlin, fut un écrivain influent dans l'Allemagne de la République de Weimar : son roman Berlin Alexanderplatz, paru en 1929, lui valu une reconnaissance mondiale.

En 1933, il quitte l'Allemagne pour la France puis les Etats-Unis . En 1945, il fut l'un des premiers écrivains à rentrer d'exil. Il mourut en 1957 à Emmendingen, dans la Forêt-Noire. Ses romans , ses essais, ses textes critiques et polémiques, dans lesquels, "la question de l'humain" occupe une place centrale, sont aujourd'hui considérés comme les plus novateurs de sa génération.

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11 juillet 2018

Journal du ghetto - Janusz Korczak

001046898Enfermé dans le ghetto de Varsovie, où il a été contraint de se réfugier avec les petits pensionnaires de l'orphelinat qu'il a fondé, Janusz Korczak entreprend en mai 1942 - quelques mois avant d'être déporté avec ses pupilles à Treblinka pour y mourir dans les chambres à gaz - la rédaction de son journal.

C'est le témoignage bouleversant d'humanité et de dignité que ce pédagogue hors pair qui a été miraculeusement conservé et que l'on peut ainsi lire. Dans l'adversité, la fièvre et l'angoisse la plus extrême, Korczak y décrit l'enfer du ghetto. Au passage, il montre quel écrivain il était, doté d'un humour cinglant et d'une plume remarquablement sensible.

Editions : Pavillons poche Robert Laffont - ISBN : 9 782221 126899 - 187 pages - Prix : 7,90 euros

 

Mon avis : Volodia

Certains pourront penser qu'il s'agit une énième fois de la Shoa  et de ses horreurs et que nos oreilles en ont été rabattues de mille et une façons. Je réponds non,  chaque témoignage est unique car il concerne une vie, une personne avec ses propres angoisses, ses propres peurs. Car si les ambitions peuvent être communes et/ou semblables, la peur, elle, est unique pour chacun et revêt différents visages.

L'intérêt de ce livre est qu'il en est peu faisant état du journal tenu par ce grand humaniste qu'était Janusz Korczak. On trouve des biographies de lui,  des livres ventant ses principes et méthodes d'éducation mais un journal écrit de sa main, c'est le premier que je lis.

Par ailleurs, malgré toute l'empathie qu'il peut avoir sur le sort réservé à son peuple, et tout son dévouement, pour les enfants qui lui sont confiés ou qu'il ramasse dans la rue, il reste lucide tant sur leurs qualités que sur leurs défauts... Il est à noter que tant que l'orphelinat exista dans le ghetto aucun enfant n'y mourut de faim, et peu du thypus qui faisaient des ravages dans le ghetto. Janusz Korczak força les portes des plus riches - ce qui parait une gageure dans le ghetto - et exigea du Judenrat des supplément de nourriture, de chauffage et de médicaments.

Lors de l'évacuation de l'orphelinat, il faut également préciser qu'un officier allemand a proposé à Janusz Korczak, un sauf conduit qui lui aurait permis de sauver sa vie, et qu'il a refusé pour ne pas abandonner "ses enfants" dans la mort.

 

JanusczA propos de l'auteur :

Henryk Goldszmit dit Janusz Korczak (Varsovie 1878 - Tréblinka 1942) fut une figure légendaire du ghetto de Varsovie, et bien plus encore.

Médecin, éducteur, écrivain de talent, il a voué toute son existence à la cause des enfants, et il peut être considéré comme le grand précurseur de la Convention Internationale pour la protection de l'enfance. Il a créé à Varsovie deux orphelinats pilotes organisés en république d'enfants et utilisé dès le début du XXème siècle tous les médias - presse, radio - pour faire reconnaître les enfants comme sujets de droit et les  défendre en toutes circonstances.

11 juillet 2018

Le juif errant est arrivé - Albert Londres

le-juif-errant-est-arrive-albert-londres-9782869598874Au détour d'un séjour en Angleterre, cet infatigable reporter rencontrera un rabbin orthodoxe  parti faire l'aumône dans  la communauté juive de Londres. Cela l'intrigue tant qu'il décide de le suivre et de partir sur les traces de cette communauté disséminée à travers le monde.

De Whitechapel à la  Russie subcarpatique, de Transylvanie à la Bessarabie, de Varsovie à Lodz en passant par Tel Aviv et Jérusalem, il les rencontrera tous. Il partagera leurs souffrances, leurs espoirs.  Il racontera les différences qu'il y a entre toutes ces communautés, laîques et religieux. les "assimilés" pour qui être juif n'est qu'un simple religion et qui se revendiquent du pays dans lequel ils vivent. Si en occident cela ne pose pas encore de problème, en Europe Centrale et Orientale il en va tout autrement. La "Question Juive" relève de la philosophie politique.

Albert Londres prend très vite conscience que la situation des juifs est très différente selon les pays où ils se trouvent : Angleterre,  Tchécoslovaquie,  Pologne, Russie et/ou Palestine. Pour mieux comprendre leur condition en 1929, il expliquera le passé et l'origine de cette marginalité : " l'église leur interdisant toute participation à la vie des Etats, en les reléguant dans l'impie ommerce de l'or, avait sans le prévoir, préparé les maîtres des Etats..." . Mais à servir les grands on irrite le peuple. Ce mépris du  populaire fit bientôt place à la haine".

Ils se sont protégés en se cloîtrant dans des quartiers. On les y a enfermés. On a appelé cela ghetto. Ces endroits les ont préservés de la contagion européenne depuis le 16ème siècle. Ils y vivent avec leurs rêves, leurs espoirs,  leurs doutes, et surtout leurs peurs. Ces juifs dont la grande peur au XXème siècle est le pogrom.

A côté de  de cette perception d'esclavage et d'humiliations permanentes, Albert Londres rencontrera les pionniers de Palestine. Ces juifs ont décidé de vivre en affranchis, et de retourner sur la terre de leurs ancêtres pour y vivre libres. Qu'on ait appelé Foyer National et non Etat Juif l'installation des juifs en Palestine cela ne change rien au fait. Ils débarquaient non comme mendiants, mais comme citoyens . Ils ne demandaient plus l'hospitalité, ils prenaient possession d'un sol. Ils n'y seraient plus des gens tolérés, mais des égaux.

On sent en lisant ces articles se profiler la catastrophe. On ne perçoit pas encore d'où cela viendra. Cette situation ne pouvait durer ainsi éternellement. Tout aussi grave, les heures entre juifs et Arabes, dans une Palestine sou mandat britannique et déjà objet de tous les convoitises partisanes qui ne sont que l'introduction à un conflit encore présent dans cette région du monde. Au sujet d'un éventuel Etat Juif en Palestine, Albert Londres n'y croyait pas à son époque. Pour lui "ce projet n'est qu'un rêve, ensuite ce rêve est une chimère".

Ce livre peut être téléchargé gratuitement au format pdf ou epub sur la librairie électronique du Québec.

 

Mon avis : ChezVolodia

J'ai littéralement dévoré ce livre, en l'écrivant Albert Londres ne pouvait savoir ce que celui-ci aurait de prophétique. A la lecture de son récit, on assiste à la résurgence d'un monde abandonné, disparu en Europe Centrale et Orientale, entre les vagues successives de pogroms programmés par : le Tsar, organisés par : les églises Orthodoxes, Catholiques, les Etats : comme la Ruthénie Subcarpatique, spontanés : comme la Pologne et bien d'autres encore.

Le juif désigné comme bouc émissaire de tous les maux, "n'oublions pas qu'ils ont crucifié le christ", qu'ils sont cupides et avares (avec comme seul métier autorisé celui de l'or, difficile de faire autrement). la possession de terres leur est interdite. Ils sont soumis au bon vouloir des rois, princes et seigneurs régnants. Tout en se devant de leur prêter de l'argent qu'on évitait de rembourser en préparant un pogrom.

Ces juifs vivant en vase clos très pieux au demeurant, voyant d'un mauvais oeil ces juifs fiers de l'être, libérés, qui relevaient la tête, venant dans leurs shetlets venant recruter des pionniers pour la terre promise (qui selon les hassids ne pouvaient leur être donnée que par Dieu).  Malgré la joie d'un retour sur la terre leur ancêtres, la peur de l'inconnu, malgré la menace des pogroms, était souvent la plus forte, d'autant que leurs rabbins prononçaient des anathèmes envers tous ces apikorsim.

Cette différence entre pieux et intégrés, Orient et Occident, Ashkénazim et Séfardim existe toujours de nos jours et pose de grands problèmes en Israêl. Avec le recul et en lisant ce livre on comprend un tout petit mieux pourquoi la suite est arrivée. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque les fellahs vendaient eux-mêmes leur terre aux juifs à un prix prohibitif et que le grand Muffti de Jérusalem, bien avant de serrer la main de Hitler, n'a pas hésité à monter les fellahs et tous les autres Arabes en organisant des pogroms envers les hassids, qui eux ne portaient pas, ne portent toujours pas et ne porteront jamais les armes.

 

6 juillet 2018

Tarabas - Joseph Roth

23378701_45604451914. A Nicolas Taras, qui étudiant révolutionnaire dans son Ukraine natale, s'est exilé, une voyante pédit qu'il sera d'abord un assassin, puis un saint. Mais à New York, la ville de pierre, il souffre du mal du pays. Aussi est-ce avec joie qu'il accueille la guerre et rentre chez lui pour se battre ; il a trouvé sa voie. La guerre est devenue sa patrie. Avec une belle inconscience, il brûle, il tue au mépris du danger.

1917. La Révolution. Promu Colonel, Tarabas lève un régiment pour le nouvel Etat et règne comme un roi d'acier sur la ville craintive. Mais ses hommes, ivrognes et aventuriers, ne tardent pas à perpétrer un pogrom contre les juifs, et lui-même, dans un instant d'égarement arrache la barbe de l'un d'eux, le pieux Shemariah.

Alors Tarabas veut expier. Au plus fort de l'hiver, il s'en va par les chemins, se mêle aux vagabons et parias de la société. Il connaît le froid, la faim, la maladie. Il meurt dans un monastère après avoir obtenu le pardon de Schemariah.

Ce roman repose tout à la fois sur le schéma faute-expiation, des chrétiens et le fatalisme des juifs. Mais Joseph Roth s'abstient de disserter sur ces thèmes. Dans une formidable épopée populaire, il les montre, il les fait vivre. Nous voyons Tarabas, nous le suivons, nous partageons son destin.

 

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