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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots

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23 novembre 2017

Le bouquiniste Mendel - Stefan Zweig

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Quatrième de couverture :

Dans la Vienne du début du siècle, il n'est pas un bibliophile qui ne connaisse Jakob Mendel, catalogue vivant de l'ensemble du savoir imprimé. Monomaniaque à la mémoire prodigieuse, affreusement peu doué en affaires, il est affligé d'une boulimie bibliographique qui fait de lui un homme précieux.

Perpétuellement installé à la table d'un café du vieux Vienne dont il a fait son quartier général, il délivre ses expertises érudites à tous les amateurs ou spécialistes qui ont le bon sens de venir le consulter.

La Première Guerre mondiale va mettre sens dessus dessous l'univers de Mendel et le récipiter brutalement dans le monde des vivants, dont il n'a jamais rien appris.

 

Editions : Sillage - ISBN : 979 10 918996 04 7 - Broché : 60 pages - Prix : 6,50 euros. 

Mon avis : Volodia

Pour échapper à une averse, le narrateur se réfugie dans un café du Vieux Vienne, et là, il se souvient avoir déjà fréquenté cet endroit et y avoir fait la connaissance de Jakob Mendel.

Colporteur de son état, et Bouquiniste sans échoppe car trop pauvre pour acheter une patente, il faisait domicilier son courrier et donnait "consultation" là ou il avait pris ses quartiers, de 7h30 le matin jusque très tard le soir, au Café Gluck. Doué d'une mémoire prodigieuse, il passait ses journées attablé à une petite table carrée, près du téléphone, et il compulsait tous les livres et catalogues qui paraissaient au jour le jour. Il se faisait l'intermédiaire entre vendeurs et acquéreurs.

Cette lecture quotidienne avait fait de lui une véritable encyclopédie des ouvrages édités.  Peu doué pour les affaires, car l'argent ne tenait aucune place dans sa vie, il portait toujours la même veste élimée. Matin et soir il buvait une tasse de lait accompagné de deux petits pains et au déjeuner une légère collation apportée par le restaurant d'en face. Il ne jouait ni ne fumait. Ni les hommes, ni leurs passions ne l'intéressait.

Toutefois, cet isolement l'avait tenu éloigné des évènements extérieurs qui tourmentaient le monde.  Suite à un malentendu, où il est considéré comme espion à la solde des Russes, n'ayant jamais demandé la nationalité autrichienne, il est envoyé dans un camps d'apatrides sans ses précieux journaux, magazines et livres. Là il végètera deux ans totalement démuni tant matériellement qu'intellectuellement. Grâce à l'intervention d'un personnage haut placé qu'il a aidé autrefois, il sera libéré mais il ne subsistera rien de l'ancien Jakob Mendel. Son incarcération l'aura transformé en être apathique, sa mémoire se sera volatilisée au point qu'il ne reconnaîtra même pas ses anciens amis et qu'il oubliera peu de temps après avoir été formulé ce pourquoi on l'a sollicité.

Le Café Gluck ayant été vendu entre-temps, et transformé en endroit plus attrayant, le colporteur fait tache. Seule la dame pipi se souvient encore de lui et l'aide de temps à autres. Suite à un vol de petits pains, il est expulsé comme un malpropre du seul endroit qui le reliait encore à son passé et tombera dans une déchéance dont il ne se relèvera pas.

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, qui nous conte l'évolution d'un monde - ou tout va plus vite, ou on n'a plus le temps - et la disparition d'un autre, fait lui d'humanité. 

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15 novembre 2017

Le Dybbuk - Shalom An-Sky

9782851813237FSL'histoire se passe au milieu du 19ème siècle dans une bourgade d'Europe de l'Est, et se situe dans le milieu des Juifs hassidiques.

Nyssen et Sender se sont liés d’une profonde amitié lors d’une rencontre de Hassidim autour d'un puissant Tsadik vivant aux frontières de la Pologne et de la Lithuanie. Ils décident de se lier durablement par un serment solennel : Si leurs épouses, enceintes au même moment devaient respectivement donner naissance à une fille et un garçon, ils marieraient entre-eux leurs enfants respectifs. Mais Nyssen meurt avant même la naissance de son fils. Quant à Sender, il oublie bientôt la promesse et souhaite marier sa fille au prospère Ménaché.

Les deux jeunes gens ayant grandi séparément ignorent tout du lien secret qui devrait les unir. Chonen, étudiant pauvre, erre sur les routes de yeshiva en yeshiva, rayonnant du feu extatique de son désir d’apprendre. Il finit par arriver dans la ville ou réside Sender qui préparait les noces de sa fille et s'assit à sa table. Mais Sender qui était devenu riche ne voulut pas reconnaître le fils de Nyssen. C’est alors que ce qui était joué se déjoue et que ce qui était dénoué se noue. Le destin va emprunter d’autres voies…

De désespoir Chonen va se plonger dans la Kabbale pour faire fléchir le cœur de Sender. Mais, incapable de maîtriser les puissances qu’il a réveillé, il subit le châtiment réservé à celui qui fait un mauvais usage des formules sacrées, et tombe foudroyé. Son âme restant captive, et condamnée à errer entre deux mondes.

Léa devra épouser le fiancé choisi par son père. Imprudemment, elle se rend au cimetière pour inviter Chonen - vers qui son regard s'était portée à la synagogue et dont elle était tombée amoureuse - à la célébration de ses noces. C’est l’occasion que le dibbouk saisit pour posséder son corps. Léa porte désormais deux âmes en elle, et le moment venu de la cérémonie nuptiale, c’est la voix de Hanan qu’on entend jaillir de sa bouche et hurler, au milieu de la consternation générale, son refus du consentement solennel.

Les tzaddikim firent maintes séances d'exorcisme afin de faire sortir le dybbuk du corps de Léa, puis, à l’issue d’une terrifiant affrontement de forces invisibles, le juge finit par triompher et obtient la séparation des deux âmes, au détriment de Léa qui décidé à suivre son bien-aimé le rejoindra "entre-deux mondes". 

 

Edtions : l'Arche - ISBN : 978 285181 2470 7 - Broché - Prix 21 euros. 

 

Mon avis : Volodia

Le Dybbuk est un drame en 3 actes, rédigé en yiddish par Shloïme Zaïve Rappoport et créée à Vilna en 1917. Il s'inspire du folklore yiddish. C'est la tragédie de l'amour impossible. avec en substance on ne doit pas promettre ce qui n'est pas encore né.

Dybbuk (ou Dibbouk) est un terme créé par les kabbalistes à partir de l’expression «dybbuk me ruach raa» qui signifie « possession par un esprit malin».

Bientôt le dybbuk commence à fonctionner de façon autonome. Renvoyant à l’esprit lui-même. Selon les croyances : il s’agit soit d’une âme damnée, qui s’insinue dans le corps d’un vivant pour expier ses péchés, soit de l’âme d’une victime de l’injustice qui entre dans le corps d’un proche pour réclamer la réparation de l’offense.

L'âme juive est exaltée dans cette pièce très représentative de la communauté hassidique mystique et superstitieuse, qui ne vivait que dans les shetlets repliée sur elle-même,  ou le tzaddik (homme saint) qui dirigeait la communauté avait tous pouvoirs.

 

13 novembre 2017

Sur les traces du Yiddishland - Alain Guillemoles

Yuddischland_livreQuatrième de couverture :

On l'appelait le Yiddishland. Au centre de l'Europe, à cheval sur la Pologne, la Lituanie, l'Ukraine, la Roumanie et la Hongrie, ce continent n'ayant ni centre ni vrais contours était peuplé de plus de onze millions de Juifs.

Avant la Seconde Guerre mondiade, ils formaient des minorités importantes et bien établies. Puis ce continent à disparu, comme l'Atlantide. Aujourd'hui, que reste-t-il des connumautés juives dans ces pays ? Comment y conserve-t-on le souvenir de leur présence ? Quel regard porte-t-on sur leur disparition ? Si des résidus d'antisémitisme subsistent, on ressent aussi de la nostalgie, de la curiosité et même une certaine idéalisation de ce passé.

Ce livre est le récit d'un voyage sur les route du Yiddishland d'aujourd'hui, à la recherche de ce qu'il en reste et de ceux qui tentent de le faire renaître ou, tout au moins, d'en perpétuer la mémoire.

Editions : Les Petits Matins - ISBN : 978 2 915 87982 7 - Broché 187 pages - Prix : 27 €

 

Mon avis : Volodia

Tout d'abord la couverture du livre : Celle-ci est illustrée par le mémorial aux victimes juives jetées vivantes dans le Danube. Présentation soignée et agréable, les pages sont de papier glacé, comportant de nombreuses photos actuelles prises dans les villes où s'élevaient d'importantes cours rabbiniques et ou régna en maître, le Hassidisme, le mouvement Musar, le Yiddish.

Intéressant également, le comparatif entre les vieux juifs rescapés et les populations de ces pays, qui quoi que l'on en pense aimeraient voir tous les juifs hors de leur frontière et peu importe la façon dont ils en sortent du moment qu'ils disparaissent...

J'aime et j'admire le courage ou l'inconscience de ceux qui sont restés, de ceux qui sont revenus et ceux venant de "pitchipoï" qui s'y installent pour être plus prêt de leurs rebbes et du très célèbre tzadik rabbi Nahman. En lisant ce livre, je me rappelais mon voyage en Ukraine en Janvier 2010 pour une raison particulière, qui m'a fait me recueillir au ravin de Babi Yar. J'ai parcouru avec mes ancètres les grandes cours rabbiniques de Ouman, Bratslav, Berditchev et Munkacevo ou flottaient toutes les âmes des tzadikkims disparus. Les mélodies klezmer me revenaient en mémoire et j'aurai aimé, pouvoir danser lors de Simrath Torah, vêtu d'un caftan et coiffé d'un schtreimel d'où dépasseraient les païs. Retrouver pour  un instant le monde disparu de mes ancêtres, mais c'était impossible, trop de malheurs sont encore vivaces.

De la tristesse toutefois, de voir que des lieux saints aient été transformés en lieux profanes, que les populations juive et  non juive n'ont pratiquement pas de contact et que bien que les murs des quartiers juifs et des ghettos n'existent plus en réels, ils subsistent dans les mémoires des uns et des autres. Le passé n'est pas enseveli dans les mémoires et je me rends compte que les juifs sont toujours les boucs émissaires de tous les malheurs qui s'abattent sur les pays concernés. Hum oui, le mythe du juif riche est coriace !

En fermant ce livre, j'ai fermé la porte de mon passé et repris ma route d'apikhor. Ce livre a le pouvoir de ressusciter ce qui a été et de nous le faire ressentir avec acuité. Mais n'est-ce pas l'intérêt d'un livre. Y entrer, s'y oublier pour revivre des émotions enfouies au plus profond de soi.

 

arton3892A propos de l'auteur :

Journaliste au quotitien La Croix, Alain Guillemoles est spécialiste de l'Europe Centrale et de l'Ex-URSS. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont, aux Editions Les Petits Matins : Même la neige était orange. La révolution ukrainienne et Gazprom, le nouvel empire, avec Alla Lazareva

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