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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
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1 juin 2016

Le faste des Morts - Kenzaburô Ôé

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Quatrième de couverture :

Les trois nouvelles qui composent Le faste des morts appartiennent à la première période littéraire de Kenzaburô Ôé. Il avait alors une vingtaine d’années, et était à peine plus âgé que les personnages qu’il met en scène.

Ces jeunes, et moins jeunes, antihéros, confrontés à une situation extrême, réelle ou métaphorique, subissent la violence sous ses diverses formes : la mort, la nausée, la mauvaise foi, la manipulation, la culpabilité.

Dans une morgue, une maison de redressement, une famille en décomposition, un lycée ou un groupuscule d’extrême droite, les rapports de force, l’humiliation, la fascination et la domination sexuelle et politique règnent et brouillent l’univers mental des jeunes antihéros.

Ces textes de Kenzaburô Ôé donnent à voir l’œuvre à venir, dans sa richesse, et sa cohérence. Il n’a alors que vingt-deux ans et fait preuve d’une maîtrise surprenante, associée à une véritable vision du monde.

 

Editions : Folio – ISBN : 978 2 07 034739 1 – Poche 195 pages – Prix : 7,10 €

 

Mon avis : Indiangay

Le faste des morts :

Met en scène deux jeunes étudiants, le garçon en littérature, la fille ? qui pour gagner quelque argent ont répondu à une annonce de l’université de médecine, pour un travail d’une journée, un peu particulier : Il s’agit de déplacer des cadavres destinés à la dissection, d’une cuve de formol à une autre plus récente, certains y baignant depuis plusieurs années.

Ces jeunes gens sont soumis à l’autorité du vieux gardien de la morgue qui leur apprend comment manipuler les cadavres sans trop de dommages, et qui n’hésitent pas à les rabrouer s’ils posent trop de questions et/ou se montrent maladroits. La fille enceinte devant étiqueter les morts avec de nouveaux numéros, qu’elle doit leur fixer à la cheville, et le garçon à l’aide d’une longue perche, doit les rapprocher du bord de la cuve initiale pour les transborder dans l’autre cuve.

Une fois cette corvée terminée, arrivent des employés de pompes funèbres qui leur dit que leur travail n’a servi à rien, les morts devant être incinérés. Qu’il s’agit d’une erreur du secrétariat. Survient pour les jeunes gens l’angoisse de savoir s’ils malgré cette erreur ne leur incombant pas, ils vont pouvoir être payés pour les heures effectuées ou bien s’ils vont « discuter » pour avoir gain de cause.

L’intérêt de ce récit en soi très original, est dû à la description de ces morts qui apparaissent et/ou disparaissent dans les profondeurs de la cuve, selon leur degré d’ancienneté, laissant apparaître pour les uns, leurs têtes qui s’entrechoquent, qui semblent se parler, se répondre, pour les autres certaines parties de leurs corps, paraissant douées d’une vie propre.  En lisant ce récit on s’imagine fort bien se trouver nous-même devant cette vision d’horreur avec ces miasmes flottant dans l’espace.

 

Le ramier :

L’action se déroule dans une maison de redressement. Elle met en exergue la situation des jeunes garçons qui, en raison des conditions particulièrement dures d’internement passent de victimes à bourreaux en tuant, par plaisir et pour affirmer leur domination sur les nouveaux, les plus faibles, de petits animaux.

Dans ce récit sont parfaitement évoqués, de manière assez crue – mais c’est souvent le propre des livres écrits par des japonais – toutes les caractéristiques du genre : brimades et sadismes des éducateurs, désirs sexuels assouvis par ces jeunes après d’autres jeunes plus graciles, plus faibles, soumis. Dans cet univers, seule la loi du plus fort règne et est respectée par tous !

 

Seventeen :

Relate l’histoire d’un jeune homme de 17ans, mal dans sa peau, qui se cherche obnubilé par son corps et se livrant à l’onanisme, qui finit après une réunion politique ou il s’était rendu pour faire la « claque », par être subjugué et par adhéré à une idéologie d’extrême droite, dans laquelle il finira par trouver sa voie.

Il semblerait que cette dernière nouvelle aurait dû être suivie d’une deuxième partie toutefois, cette histoire étant tirée de faits réels et Ôé s’étant vu menacé de mort, la rédaction due présenter des excuses et Ôé décida de ne plus jamais publier la deuxième partie de ladite histoire.

De ces trois nouvelles aucune n’a de fin caractérisée, le lecteur est libre de l’imaginer selon ce qu’elles lui inspirent ! Pour ma part, j’ai été fasciné par la description de la première nouvelle : Le faste des morts les autres histoires ayant été plus ou moins développées, et avec un égal talent, dans d’autres ouvrages. Ôé n’avait que 22 ans lorsqu’il a écrits ses nouvelles, ce qui montre une maturité, une finesse d’esprit, une sensibilité extrême, que l’on retrouve montrées dans la perméabilité des sentiments éprouvés par ses différents personnages, au gré des situations vécues. 

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