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Adyghee Le salon littéraire de l'ivresse des mots
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5 février 2016

Un hiver à Paris - Jean-Philippe Blondel

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Quatrième de couverture : 

C’est l’heure des retours de vacances. Dans le courrier en souffrance, une lettre attend Victor, professeur d’anglais depuis vingt ans. Ce qu’elle contient va raviver un souvenir enfoui. 

Septembre 1984. Victor est à Paris pour sa deuxième année de prépa. Il travaille beaucoup, à peu voire pas d’amis, la compétition est de toute façon cruelle. Un jour de cours comme un autre, dans la classe d’en face on entend une insulte, une porte qui claque, quelques secondes de silence, un bruit mat, le hurlement de la bibliothécaire. Matthieu a sauté. La pression, le sentiment de transparence, la solitude ? Qu’importe. Rien ne sera plus jamais comme avant… 

Editions : POCKET – ISBN : 9 782266 261609 – Poche 188 pages – 6,20 euros. 

Mon avis : Volodia 

Dans ce livre, l’auteur nous dévoile avec lucidité, et une certaine acidité, l’intérieur de ces lycées d’excellence avec ses classes préparatoires, destinées à former l’élite de notre Société. Mais où règne une compétitivité féroce, ou les élèves sont déshumanisés, transformés en bêtes de concours, par des professeurs tyranniques, souvent méprisants et imbus d’eux-mêmes. Y cohabitent deux mondes bien distincts, celui des élèves issus de milieu modeste qui en faisant des études espère s’extraire de  leur classe sociale et fréquenter des lieux qu’ils pensaient inatteignables, et l’autre, celui des privilégiés qui font hypokhâgne parce que cela s’inscrit dans le parcours de la lignée familiale. Ceux-là au contraire des autres possèdent les codes sociaux et culturels pour se faire accepter et malgré une rivalité impitoyable, arrivent à se faire des relations, des amis. 

Victor quant à lui en est loin. Jeune provincial de 19 ans, il passe sa première année en solitaire. Transparent. Personne ne lui parle, ne serais ce que pour le saluer. Ses professeurs le jugent de la race des « tâcherons » et pensent que, peut-être, malgré le peu de places disponibles, il arrivera « éventuellement » à passer en khâgne. Ce qu’il fait à la grande surprise du meilleur élève de la classe Paul Rialto, qui semble survoler de sa supériorité intellectuelle tous les élèves, avec sa petite cour buvant ses paroles et quêtant ses avis, et qui finit par lui faire un signe de tête en guise de bonjour. 

Peu de temps après le déjeuner, Victor avait pris l’habitude de fumer une cigarette avec Mathieu élève de la classe d’en face qui lui aussi trouvait le déracinement et l’intégration en classe d’hypokhâgne difficile, d’autant qu’il s’était cru brillant et découvrait depuis la rentrée que ses capacités intellectuelles et culturelles étaient loin d’être au niveau. Ses amis lui manquaient, il se sentait seul. 

Victor pensait s’en faire un ami, il formerait un duo qui attireraient tous ceux qui dans ce monde fermé se sentaient rejetés, faisant ainsi envie aux « autres » qui les suivraient subjugués. Il souhaitait mettre à profit son anniversaire pour l’inviter au restaurant. Mais à peine cette idée s’étant formée, le drame est survenu. Matthieu après une dernière insulte envers qui ?? Clauzet professeur particulièrement odieux ? - On ne le saura jamais - une porte est claquée, et Matthieu s’est jeté par la fenêtre provoquant des remous, une onde de choc, dans l’établissement. 

Victor fut un des premiers « en bas » et comme il avait été vu avec Matthieu, son quotidien changea. Il devint intéressant. Il avait été « l’ami » de Matthieu. Tout d’un coup, il existait. On lui proposait de venir boire un verre avec les autres, on l’invitait à des soirées. Il avait bien pensé détromper ces condisciples sur son degré d’amitié avec Matthieu, mais y avait renoncé, par confort, pour ne plus être seul. 

Puis il rencontra le Patrick, le père de Matthieu qui souhaitait en apprendre plus sur son fils à travers lui, ses rencontres se firent tous les soirs, en secret, dans un café près du lycée puis à la périphérie de l’arrondissement. D’étranges liens se tissent…Les êtres se croisent, s’accrochent les uns aux autres pour ne pas sombrer, pour donner un sens à leur existence. Des amitiés se nouent et se dénouent plus par nécessité que par affinité. Certains se trouvent, d’autres s’égarent. 

J’ai bien aimé ce livre, tout en délicatesse, en sensations, en mélancolie !

 

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